Loto du Patrimoine : découvrez les projets départementaux retenus aux Antilles Guyane

Par 04/09/2023 - 11:00 • Mis à jour le 04/09/2023 - 12:41

Les 100 sites départementaux lauréats de la 6e édition du Loto du Patrimoine ont été dévoilés ce lundi 4 septembre depuis l’Ancien bailliage à Pont-de-L’Arche, lauréat 2023 dans le département de l’Eure. Les 3 sites retenus en Guadeloupe, Guyane et Martinique sont désormais connus.

    Loto du Patrimoine : découvrez les projets départementaux retenus aux Antilles Guyane
Les monuments retenus pour le Loto du Patrimoine 2023. Photos : DR

100 sites départementaux bénéficieront cette année d’un soutien financier de la sixième édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine lancée ce lundi. C’est en présence de la ministre de la Culture que l’annonce a été faite.

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture :

Les résultats visibles du Loto nous rappellent combien la sauvegarde du patrimoine est essentielle pour maintenir une activité jusque dans les plus petites communes, susciter les rencontres, transmettre les savoir-faire, entretenir la mémoire et redonner vie à des lieux liés à tant de souvenirs, de rêves et de projets.

Le Moulin Hydroélectrique du Gros-Morne

Redonner vie à des lieux bien souvent en manque de moyen. Et c’est le cas du projet retenu en Martinique, à savoir le Moulin Hydroélectrique du Gros-Morne, qui a lancé cette année une cagnotte pour restaurer son bâti.

hydroélectrique moulin

Construit en 1933 par Henri Marie-Calixte pour capter l'eau de la rivière La Petite Lézarde et produire de l'énergie électrique, le moulin transformait du manioc, de la noix de coco et du toloman en farine et du bois en tronçons, étant à la fois moulin meunier et scierie. Il s'agit d'une construction en bois et béton d'époque entourée par des auvents, abritant un système hydraulique d'origine et entourée d'aménagements sur la rivière en contrebas, avec bief et retenue d'eau.

Acheté en 2008 par un particulier pour en faire un centre pédagogique, le propriétaire s’est installé en tant qu'agriculteur et produit différentes farines (manioc, toloman, patate douce, fruit à pain, etc.) sans gluten et produites au moulin selon les méthodes traditionnelles.

Un restaurant propose des plats autour des farines spéciales avec des menus sans gluten et le propriétaire propose des journées d'animation sur le site autour des farines et ses dérivés pâtissiers et culinaires.

Un chantier d'insertion forme et transmet les savoir-faire de la meunerie à sept jeunes depuis juin 2022 et l’association est reconnue comme structure formatrice. Après restauration, le site pourra proposer un hébergement et abriter un musée pour exposer les anciens outils de production, tout en continuant ses diverses activités de formation et de visite en toute sécurité.

Le clocher de l’église Saint-Hyacinthe à Capesterre-Belle-Eau

La première trace d’une chapelle dédiée à Saint-Hyacinthe, élevée dans le bourg de Marigot, ancien nom de Capesterre Belle-Eau, remonte à 1636. Deux tremblements de terre en 1843 et 1851 provoquent sa disparition. Un nouvel édifice est rebâti en 1853 sur un plan en forme de croix latine, mais le cyclone de 1928 en emporte la toiture.

L’architecte Ali Tur, chargé de la reconstruction, intervient en 1931 sur le clocher et ajoute une sacristie et deux bas-côtés à la nef d'origine. L'agrandissement en béton armé respecte les proportions de l’édifice et les éléments d'ornement de la façade originelle, dotée de pilastres, de trois portes en plein cintre et d'un fronton mouluré de style néoclassique, à l'image du travail d'intervention douce réalisé sur les églises des Abymes et de Saint-Anne.

clocher

Seul le clocher est représentatif de son style à part entière, créé entièrement en béton armé et figurant par des ouvertures ajourées sur le motif de croix latine sur ses quatre façades.

Depuis, l’édifice a été fragilisé par la tempête Fiona qui a causé de nombreux dommages sur l’île dans la nuit du 16 septembre 2022.

Le clocher menace désormais de s’effondrer. Les beffrois en bois supportant les cloches ont été désolidarisés en partie et ne permettent plus d’utiliser le carillon. La restauration redonnera sa fonction originelle à cet ouvrage d'art, phare de la paroisse depuis sa construction.

L’Église Saint-Dominique à Roura

Les premières mentions d'une chapelle à Roura datent de la fin du XVIIe siècle quand des Jésuites y auraient installé une mission. Sans trace archéologique qui établirait un lien avec l'édifice actuel, le plan et les élévations de ce dernier le datent aux alentours de 1845.

Construite sous la direction des Ponts et Chaussée de la colonie de la Guyane française, l'église est bâtie au sommet d’un promontoire en surplomb de l'Oyack, donnant un caractère pittoresque au bourg de Roura. Construite en bois et brique, la chapelle présente un simple plan rectangulaire orienté avec un clocher-porche et une sacristie adossée au chevet.

eglise saint dominique guyane

L'église de Roura a fait l'objet d'une première restauration en 2009-2010, centrée sur le ravalement de ses façades et la restauration des intérieurs et du beffroi du clocher. Soutenue par la Fondation du patrimoine au travers d'une collecte de dons, l'opération avait pu bénéficier de la générosité de 54 donateurs et d'un abondement de la Fondation de 15 000 euros pour un total de 30 000 euros attribué au projet.

Plusieurs pathologies lourdes ont été repérées sur l’édifice requérant une intervention rapide. L’état sanitaire le plus préoccupant est celui du perron d’accès à l’édifice : il présente un désordre structurel révélé par d’importantes fissures indiquant un basculement du mur qui entraînerait, à terme, un effondrement. La couverture est à bout d’usage et doit être reprise à neuf et accompagnée de l’installation d’un paratonnerre.

La dotation des 18 sites emblématiques 2023

Depuis le lancement du Loto du Patrimoine, ce ne sont pas moins de 850 sites qui ont été sauvés, rappelle Stéphane Bern, porteur de la Mission du Patrimoine.

Plus de 850 sites ont été sauvés ou sont en passe de l’être dans toute la France métropolitaine et les Outre-mer, dans toute la diversité du patrimoine et jusque dans les plus petits villages et tout cela grâce à la confiance des Français et leur volonté de participer à la sauvegarde de ce qui nous rassemble.

Les montants des dotations de chaque site seront annoncés à la fin de l’année. Et ceux des 18 sites emblématiques des régions qui ont été révélés en mars dernier seront connus lors des journées européennes du patrimoine ce mois-ci. Parmi eux, l’ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville à Trois-Rivières, l’Hôtel de Ville à Saint-Esprit en Martinique et l’église Saint-Antoine-de-Padoue à Saül en Guyane.

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