Rétrospective Euzhan Palcy au Centre Pompidou

Par 10/11/2023 - 10:30 • Mis à jour le 10/11/2023 - 11:12

Dans le cadre du Festival d'Automne, Beaubourg met à l'honneur jusqu'au 19 novembre la réalisatrice martiniquaise.

    Rétrospective Euzhan Palcy au Centre Pompidou
©AD

À son arrivée dans la grande salle, comble ce mercredi soir pour la projection de "Rue Cases-Nègres" qui ouvrait la rétrospective, de longs applaudissements ont accueilli Euzhan Palcy. "J'avais le cœur qui battait, cela m'a beaucoup touchée, confiait-elle, je ne m'attendais pas à avoir une salle aussi pleine, cela a été un bonheur ! Je suis très contente, cela prouve que le film a encore son public et traverse les âges".

Jusqu'au 19 novembre, la rétrospective, "Itinéraire d'une pionnière" propose ainsi au public de revoir l’œuvre "résolument engagée" de la réalisatrice martiniquaise. "Une saison blanche et sèche", "Le combat de Rudy Bridges", "Siméon", les documentaires "Aimé Césaire, une voix pour l'Histoire" ou "Parcours de Dissidents" sont notamment à l'affiche, ainsi qu'une masterclass et des rencontres.

"C'est une très grande joie et je dirai mieux vaut tard que jamais, sourit Euzhan Palcy, elle qui a reçu l'an passé un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

On dit souvent nul n'est prophète en son pays, cela fait quand même 40 ans. Alors je salue cette décision du centre Pompidou de célébrer les 40 ans de Rue Cases-Nègres par une belle rétrospective

Euzhan Palcy, 8 novembre 2023

Son frère aîné, Gabriel Palcy, qui est venu de Martinique pour l'occasion, observe tout avec un mélange d'attention, amusement et émotion. "Je suis content et fier. C'est la récompense de quelqu'un qui est passionné par le cinéma, l'image. On l'a suivi au fur et à mesure donc on ne peut que lui donner un bon point !", sourit-il, décrivant avec malice sa sœur enfant comme "turbulente".

Reconnaissance aux États-Unis

Passionnée d'images et aussi du sens, de la portée de ces dernières, Euzhan Palcy compte sur cette rétrospective pour passer son message. "Quand je crée, je ne cherche pas la reconnaissance, c'est un besoin et un devoir de mémoire, nous explique-t-elle. Il faut laisser des outils de réflexion à cette nouvelle génération".

Mon cinéma est humaniste, il me permet de transmettre, d'échanger, d'éduquer et de rendre hommage à nos disparus, ceux qui sont partis et ont été oubliés aussi sec. Avec ma caméra, j'essaie de réparer les blessures créées par l'histoire, modestement, car une cicatrice est indélébile

Si pour "Rue Cases-Nègres", Euzhan Palcy avait reçu le César de la meilleure première œuvre en mars 1984, c'est surtout aux Etats-Unis qu'elle a obtenu une reconnaissance à la juste mesure de son talent.

Rétrospective Euzhan Palcy jusqu'au 19 novembre au Centre Pompidou
Euzhan Palcy lors de la soirée d'ouverture de sa rétrospective au Centre Pompidou (©AD)

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