1 femme sur 10 consomme encore de l’alcool pendant sa grossesse en France

Par 07/09/2018 - 12:08 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:15

Santé Publique France a dévoilé cette semaine, les premières estimations des troubles chez l'enfant liés à la consommation d'alcool pendant la grossesse.

    1 femme sur 10 consomme encore de l’alcool pendant sa grossesse en France

A l’occasion de la journée mondiale du syndrome d’alcoolisation fœtale qui se tiendra ce samedi 9 septembre, Santé Publique France a dévoilé cette semaine, les premières estimations des troubles chez l'enfant liés à la consommation d'alcool pendant la grossesse.

Pour la première fois, on a une estimation nationale des troubles causés par l’alcoolisation fœtale diagnostiqués chez les nouveau-nés. Malgré l’impact sanitaire et social de ces troubles, aucune estimation nationale ni de comparaisons régionales récentes n’étaient à ce jour disponibles. Il ne s’agit que d’une estimation car il est encore très compliqué de recueillir des données précises en la matière.

Un sujet encore tabou

Des premières données statistiques qui sont certainement sous-estimées, car il est effectivement difficile de connaître les consommations d'alcool chez la femme enceinte, un sujet qui demeure encore tabou.

D'après cette étude, 3 207 bébés nés entre 2006 et 2013, soit une naissance par jour, souffrent d'au moins une conséquence liée à la prise d'alcool pendant la grossesse. Parmi ces enfants, 452 (soit une naissance par semaine) présentent un syndrome d'alcoolisation fœtale, la forme la plus grave avec des conséquences qui peuvent être physiques comme un cerveau plus petit, un retard de croissance et des troubles du développement et des apprentissages.

Par ailleurs, selon les données du Baromètre santé 2017, publiées par Santé publique France, la consommation d’alcool pendant la grossesse, est loin d’être rare en France. Parmi les femmes interrogées, enceintes au moment de l’enquête ou mères d’un enfant de moins de 5 ans : 4 sur 10 ont déclaré ne pas avoir été informées des risques de la consommation d’alcool par le médecin ou la sage-femme les suivant ou les ayant suivies. 1 sur 10 a même déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse.

Il faut savoir que cette proportion est moins élevée qu’en 2010 mais elle reste bien trop importante quand on considère que cette consommation d’alcool pourrait avoir un impact sur 90 mille naissances.

A l’occasion de la journée nationale du syndrome d’alcoolisme fœtale, une grande campagne sera donc lancée sur l’ensemble du territoire national afin de sensibiliser les femmes sur les risques encourus lors d’une consommation d’alcool pendant la grossesse, même occasionnelle.