"Gènes de sauvages", "population dégénérée" : indignation et plaintes après les propos de Brigitte Bardot

Par 20/03/2019 - 10:41 • Mis à jour le 18/06/2019 - 11:55

Dans un courrier envoyé au Préfet de la Réunion pour évoquer la maltraitance animale dans l'île, la militante a employé des mots très violents à l'encontre de la population locale.

    "Gènes de sauvages", "population dégénérée" : indignation et plaintes après les propos de Brigitte Bardot

C'est pour dénoncer le comportement local envers les animaux, "cruauté" et "atrocités" selon elle envers les chiens ou les chats, que Brigitte Bardot a dépassé une nouvelle fois la ligne rouge. Dans sa lettre où elle demande au représentant de l'Etat de "faire respecter la loi" dans cette "île démoniaque", le ton est plus que virulent. "Les autochtones ont gardé leurs gènes de sauvages""des réminiscences de cannibalisme des siècles passés", "une population dégénérée encore imprégnée des coutumes ancestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches", peut-on ainsi lire. Brigitte Bardot y déclare encore avoir «honte de cette île, de la sauvagerie qui y règne encore» et évoque «les fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrandes à leurs Dieux et dont les abats jetés à la mer attirent les requins».

Des poursuites judiciaires annoncées

Ces propos ont immédiatement déclenché un véritable tollé. "Vous combattez une cruauté contre une espèce mais l'utilisez d'une autre manière contre vos semblables", a réagi la députée réunionnaise Ericka Bareigts sur Twitter. De son côté, la députée de Guadeloupe Justine Benin a condamné "ces propos infâmes, racistes et honteux". Le délégué interministériel à la lutte contre le racime, l'antisémitisme et la haine anti LGBT Frédéric Potier a affirmé soutenir "pleinement l'indignation et la réaction d'Annick Girardin".

La ministre des Outre-mer Annick Girardin, en déplacement à La Réunion, a assuré qu'elle s'associait au dépôt de plainte du préfet de La Réunion, estimant que "le racisme ordinaire n'a pas sa place dans le débat d'idées". A l'Assemblée nationale ce mercredi, le gouvernement a aussi affiché son indignation et condamné les déclarations de la célébrité de 84 ans.

En plus de celles de l'Etat, d'autres poursuites vont viser Brigitte Bardot. Le président de la région Réunion, Didier Robert, a ainsi annoncé saisir le Procureur de la République pour ces "injures à caractère raciste". D'autres élus et associations comme le CREFOM, le CRAN ou SOS Racisme, ont aussi indiqué leur intention de porter plainte.