[Série spéciale festival 2/3] L'inflation touche aussi le cachet des artistes

Par 06/07/2023 - 09:03 • Mis à jour le 06/07/2023 - 14:20

Une programmation réussie passe forcément par des têtes d'affiche à la mode ou à forte notoriété. Un coût important dans le budget des organisateurs qui connaît lui aussi une forte inflation.

    [Série spéciale festival 2/3] L'inflation touche aussi le cachet des artistes

La saison des festivals est lancée mais les organisateurs sont confrontés eux aussi à l’inflation. De nombreux artistes parfois internationaux en tête d’affiche sont programmés longtemps à l’avance.

Leur venue est soumise à de longues démarches administratives. Elle fait aussi l'objet d'âpres négociations, qu'il s'agisse du prix ou des moyens logistiques pour favoriser leurs déplacements.

A LIRE AUSSIÀ chaque festival son concept, le premier volet de notre série consacrée aux festivals des Antilles

Depuis quelques mois, les organisateurs font face à des cachets très importants réclamés par les artistes. Des augmentations comprises entre 25 à 40 %.

Certains cachets peuvent atteindre 150 000 euros.

Le booker, un maillon essentiel

L’agence LBTM (Le Bon Tuyau Music) l’un des plus gros booker Antilles Guyane. Elle travaille des mois à l'avance avec les organisateurs sur les programmations.

Julian de l'agence LBTM explique ce travail de collaboration

On se fait des réunions dans lesquelles on essaie de leur soumettre des artistes qui pourraient faire leur apparition dans leurs festivals. Quand on a plus ou moins ciblé les artistes, là, on les contacte ou on regarde dans leur agenda, est ce qu'ils sont disponibles ? Si ils sont disponibles, il n'y a pas de souci. On peut passer dans la phase de prise de contact avec les managers, savoir les conditions, etc. Et on peut passer dans la partie négociation. Et s'ils ne sont pas disponibles, on passe à autre chose

Une logistique complexe

Les déplacements d'artistes internationaux demandent parfois une sérieuse logistique..

Cela veut dire que les artistes internationaux qui vont peut être venir de la Jamaïque, qui vont venir de pays étrangers comme l'Afrique, il y a ce qu'on appelle les visas, la paperasse administrative qu'il faut bien surveiller. Il y a des délais pour pouvoir coordonner les choses. Parfois, ils viennent nombreux. Si on les boucle un dimanche, s'ils ont une date le vendredi qui est en Europe, on doit bien coordonner la logistique transport au niveau des transports aériens, prendre en compte le décalage horaire

Des coûts logistiques qui eux mêmes subissent l'inflation. A cela s’ajoutent des dépenses annexes qui alourdissent fortement les budgets des festivals.

"C'est vrai que ça reste très élevé, observe Karline Guillaume, organisatrice de la Ladies Break Festival, mais on est encore un petit festival, donc on fait attention à cela. Du coup, on est obligé de retenir que ceux qui ont des augmentations raisonnables. Donc, on arrive encore à s'en sortir. Par contre, on a souhaité ne pas répercuter cette hausse sur le tarif des entrées".

Dans ce contexte, l'avenir est forcément inquiétant. La question du modèle économique se pose dans un secteur aussi florissant que vulnérable.

A ECOUTER : Le magazine de Isabelle Hamot (2/3)