Le député européen Younous Omarjee en visite aux Antilles

Dans un peu plus de deux semaines, les électeurs des 27 états membres de l’Union Européenne sont appelés aux urnes. Après un séjour en Guyane, le Réunionnais Younous Omarjee, député européen de la France insoumise, en campagne électorale, est arrivé samedi (18 mai) en Martinique.

Pas de meeting pendant son séjour, mais des rencontres et des visites. Le député européen a rappelé que le 19 juin 2020, le parlement européen avait adopté sa proposition de reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité.

Younous Omarjee a également affirmé son soutien au peuple palestinien (il a participé au rassemblement pro palestinien samedi soir au kiosque Guédon à Fort-de-France) et au peuple kanak.

Candidat à sa réélection

Député européen depuis 2012, il est également président de la commission du développement régional au Parlement européen. L’homme politique de 54 ans est ainsi candidat à sa réélection. Il figure en 2eme position sur la liste LFI, conduite par Manon Aubry.

Younous Omarjee  en campagne souligne sa 2e position en tant qu’ultramarin.

Younous Omarjee souligne sa 2e position en tant qu’ultramarin, considérant que les autres listes ont très maltraité les outre-mer.
Il n'y a pas un seul ultramarin en position éligible. Donc, je crois qu'il faut reconnaître à la France insoumise ce mérite d'avoir placé au plus haut niveau un ultramarin. Toutes les préoccupations aujourd'hui de l'Europe et les regards se tournent vers les Pays baltes, vers le nord de l'Europe, vers les pays de l'Est, compte tenu de la guerre en Ukraine et que la sécurité de l'Europe et son indépendance se jouent sur ces fronts. Nous devons faire très attention que dans la prochaine législature, les regards ne se détournent pas des pays du sud de la Méditerranée et aussi de l'ultrapériphérie. Donc, il faut au Parlement européen un député influent qui puisse faire contrepoids.

Le député européen de la France insoumise s’est également exprimé sur la crise de l’eau.

Ces sécheresses vont devenir, nous le savons, de plus en plus marquées compte tenu du changement climatique. Donc, c'est une donne nouvelle qui risque de devenir permanente. La deuxième chose, c'est que vous avez eu, pour des raisons diverses et des responsabilités diverses et partagées, de la part de l'État, un sous-investissement pour l'eau dans les Outre-mer. Et on attend que les problèmes surgissent pour dire il faut intervenir, mais ils sont tellement d'une ampleur telle qu'on ne sait plus comment faire.

Pour Younous Omarjee, il faut planifier de manière massive des investissements dans les réseaux d'eau pour réduire également les pertes.

Vous avez vu l'état dans lequel se trouvent les réseaux. Ça veut dire que depuis des années et des années, ils sont laissés à l'abandon. Et puis, vous avez aussi ce fait que les prix des packs d'eau ont augmenté. Donc, il y a là encore des réponses européennes en complément, parce que d'abord, c'est à l'État d'assumer ses responsabilités.

« Un plan d’urgence pour le chlordécone »

Pour ce qui est du chlordécone, il est important pour le député européen, que la France insoumise soit à côté des victimes dans la lutte afin qu’elles soient reconnues dans les maladies.

Je pense qu'il y a beaucoup de moyens à mettre pour pouvoir identifier précisément les pathologies. Donc, il faut mettre de l'argent. Et ça, c'est une question de volonté politique. Mais aussi, ce que je vais faire, c'est, après le 10 juin, travailler sur un plan autant que possible pour la dépollution en tant que président de la Commission du développement régional au Parlement européen. J'ai autorité tout de même sur 390 milliards d'euros. Et je crois qu'à travers les fonds FEDER, nous pouvons inciter les régions concernées à flécher des millions sur cette question du chlordécone. C'est un plan d'urgence qu'il faut mettre en Martinique et en Guadeloupe pour le chlordécone.

A noter que Younous Omarjee a quitté la Martinique ce mardi (21 mai), pour se rendre en Guadeloupe.