Bébé mort et ignoré dans une poubelle : les éboueurs condamnés

Par 11/12/2019 - 05:00 • Mis à jour le 11/12/2019 - 07:18

Deux agents de voirie étaient convoqués mardi devant le tribunal correctionnel pour avoir ignoré le corps sans vie d’un nourrisson dans une poubelle de la Marina de Pointe-à-Pitre. Ils avaient, il y a plusieurs mois déjà, pris une photo puis chargé la petite dépouille dans leur camion-benne sans avertir personne. Impossible donc d’en savoir plus sur la mort et l'origine du bébé. Les deux prévenus poursuivis pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre ont écopé de peines d’avertissement.

    Bébé mort et ignoré dans une poubelle : les éboueurs condamnés

Une réaction incompréhensible de la part de professionnels. Alors qu’ils procèdent à la collecte de déchets du côté de la Marina, deux agents de voirie remarquent la présence dans une poubelle d’un petit corps, inerte et quelque peu mutilé. L’un n’a d’autre réflexe que de sortir son téléphone avant de prendre une photo, son collègue, sans plus d’étonnement, récupère le récipient et déverse le contenu dans la benne du camion broyeur.

Un corps qui finira à la décharge 

Un secret qui restera de long mois sous silence. Au fil d’une discussion avec un troisième employé, l’affaire est mise à jour, hiérarchie et services de police sont alertés. La DIPJ est saisie de l’enquête afin de retrouver avec les minces indices qu’il reste, l’origine du nourrisson. Mais trop tard, toutes les preuves ont été détruites à la décharge, seul reste le cliché qu’un expert légiste analysera. Pour lui, pas de doute, il s’agissait bien d’une fillette née à terme, vivante lorsqu’elle a été jetée mais qui a dû succomber dans les détritus.

Impossible de retrouver des indices 

Impossible donc de déterminer les causes exactes du décès, tout comme l’identité des parents de ce pauvre bébé. Pour leur geste inconscient, les deux éboueurs étaient convoqués à la barre. Ils ont tenté de faire croire qu’ils n’en savaient rien, qu’ils pensaient que c’était une poupée. Excuses qui vont à l’encontre des échanges relevés avant investigations. Ils avaient surtout peur de faire ce signalement, rempli de paperasses, une indifférence totale a souligné le parquet. Le tribunal a respectivement prononcé 4 mois de prison avec sursis et 900€ d’amende pour les deux prévenus qui n'exercent plus depuis.