CAGSC : l'Etat ne veut rien laisser passer

Par 20/02/2019 - 12:45 • Mis à jour le 18/06/2019 - 11:58

A peine élu à la tête de la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe, Joël Beaugendre vient de recevoir une lettre plutôt salée, du préfet et du directeur régional des finances publics. Un courrier qui met le nouveau président et toute son équipe face à leurs responsabilités.

    CAGSC : l'Etat ne veut rien laisser passer

Si vous pensiez pouvoir continuer comme avant, sachez-le, ce ne sera plus possible. Voilà comment résumer en une phrase, ce courrier en date du 18 février, co-signé par le Préfet, Philippe Gustin et le directeur régional des Finances publiques Guy Bensaïd. En langage administratif, cela revient à dire que vous êtes placé sous tutelle.

Mais que contient cette missive ?

Dès le début le ton est donné, il y a bien entendu les félicitations d’usage et l’espoir de pouvoir tisser avec Joël Beaugendre et l’ensemble du conseil communautaire une relation constructive dans un climat de confiance.  Si on lit entre les lignes, il ne faut pas faire pas comme avec l’ancienne équipe.

A partir de là, le ton change, les mots employés sont plus directs, accusatoire : « Vous avez été, est-il écrit, vice-président de la Communauté pendant 5 ans et n’ignorez rien de sa situation catastrophique dont vous vous devez d’assumer la responsabilité ». Première banderille, la deuxième elle suit rapidement, lorsqu’il est question de courriers d’alerte transmis en août, en septembre, en octobre, en novembre et là le message est sans appel « ces courriers dont nous ne doutons pas que vous avez eu connaissance."

Pas de trêve, la troisième banderille est plus explosive, plus menaçante même « vous savez que les négligences graves et répétées de l’ancienne présidente, dont vous ne pouvez pas fuir une co- responsabilité active ou passive, peut se traduire par l’ouverture d’une procédure prévue à l’article L2122-16 du code général des collectivités territoriales : Les élus, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, peuvent être suspendus par arrêté ministériel motivé pour une durée qui n'excède pas un mois. Ils ne peuvent être révoqués que par décret motivé pris en conseil des ministres »…. Ambiance.

La suite ?

Eh bien, ce sont des recommandations des deux hommes, il faudra, disent-ils, « un changement radical et immédiat avec les pratiques du passées pour permettre un retour à l’équilibre. » Il est rappelé que le montant cumulé des dettes atteint les 75 millions d’euros.

Une rencontre est alors réclamée, elle doit, selon nos informations, avoir lieu ce vendredi au siège de Grand Sud Caraïbe à 17h30, avec le conseil communautaire, en présence notamment du Préfet, du directeur régional des finances publiques. Il sera question d’aborder les sujets prioritaires, « dont les conséquences dépassent largement le devenir du seul ressort territorial de la communauté d’agglomération ».