Plutôt qu'un couvre feu, le syndicat Alliance réclame plus de moyens policiers

Par 20/04/2024 - 13:07

L'annonce de l'entrée en vigueur d'un couvre-feu pour les mineurs à Pointe-à-Pitre ne convainc pas les syndicats de police. Alliance Police Nationale dresse plutôt une liste des besoins des forces de l'ordre.

    Plutôt qu'un couvre feu, le syndicat Alliance réclame plus de moyens policiers

Les annonces de Gérald Darmanin en Guadeloupe n'ont pas convaincu tout le monde. Ainsi, sollicité par la préfecture en vue de l'extension du couvre-feu au territoire des Abymes, Eric Jalton, le maire de la commune a repoussé l'offre de l'Etat.

Le monde associatif et sportif voit également d'un mauvais oeil cette interdiction de déplacement des mineurs après 20 heures à Pointe-à-Pitre.

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C'est aussi le point de vue du syndicat Alliance Police. L'organisation estime que la mesure ne suffira pas à contrarier la délinquance et la criminalité en Guadeloupe. C'est ce qu'indique Claude Jeannay, secrétaire départemental du syndicat Alliance police, dans un message adressé à notre rédaction

Lutter efficacement contre la criminalité organisée et les équipes de malfaiteurs perpétrant des actions violentes en Guadeloupe ne se  résoudra pas par un couvre feu à l’endroit des mineurs

Armes en libre circulation

Le représentant syndical décrit la circulation importante des armes sur le territoire comme le moteur de cette violence exacerbée.

Si la banalisation de la violence armée en Guadeloupe s’explique en partie par le caractère impulsif de certains individus  en Guadeloupe et aggravée par la prise de produits stupéfiants et d’alcool, elle est facilitée par la circulation importante des armes dans le département. Auparavant les auteurs de ces crimes étaient souvent porteurs d’armes longues (fusils de chasse modifiés). Désormais ils sont essentiellement munis d’armes de poing semi-automatiques ou automatiques 

Ces armes de type Glock ou Taurus sont appréciées des criminelles pour leur efficacité et leur discrétion. Souvent utilisée dans des vols à main armée, elles se retrouvent de plus en plus souvent dans les mains de mineurs de 14 ou 15 ans selon le syndicat de police. 

Pour lutter contre ce fléau, Alliance police formule la requête de l’ouverture d'un groupe de travail dédié :

La mise en place d'un groupe de travail avec tous les partenaires institutionnels (justice/police/gendarmerie/douane et préfecture) afin de déterminer les conditions d'entrée, de détention et d'usages des armes au sein de notre département 

Besoins en effectif

Comme c'est souvent le cas, le syndicat policier réclame des effectifs supplémentaires pour lutter contre les faits de violence. Selon Calude Jeannay les besoins s'élèvent à 70 policiers dont 8 nouveaux enquêteurs à la brigade criminelle, 15 fonctionnaires de plus à l'OFAST et le même nombre à la Brigade Répression du Banditisme.

On estime que les moyens de lutte et particulièrement en terme de personnels, sont insuffisants e comparaison aux efforts déployés pour la lutte contre le grand banditisme en Hexagone. Des policiers mutés dans notre département sont arrivés mais seulement en remplacement des départs. Cela reste donc en substance insuffisant, peut être est ce par faute de volonté

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