Journée européenne de la prostate : comment réduire la mortalité

Par 20/09/2019 - 11:23

Selon AFU, pour atteindre l’objectif zéro décès par cancer de la prostate, et à l’occasion de la Journée européenne de la prostate du 20 septembre, l’association française d’urologie (AFU) présente ses pistes pour améliorer le diagnostic et les traitements. Les Antillais sont plus exposés au risque selon les experts.

    Journée européenne de la prostate : comment réduire la mortalité

Un objectif qui pourrait sembler irréaliste pour une maladie qui tue encore plus de 8200 personnes chaque année. Et pourtant. À l’occasion de la Journée de la Prostate, le 20 septembre, focus sur les pistes envisagées. Chez l’homme, le cancer de la prostate est le premier en fréquence (26 % de l’ensemble des cancers masculins en France) et la troisième cause de décès par cancer. Depuis 2005, ce chiffre baisse très régulièrement (- 4 % par an entre 2005 et 2009). Outil très souvent critiqué, le dosage du PSA a permis de sauver de nombreuses vies. Ces biopsies sont donc réservées à des patients très sélectionnés. Elles permettent ensuite de faire le tri entre les cancers dont le risque d’évolution est très faible, et ceux menaçants pour la santé et la vie.

Identifier les personnes à risque

- Les patients d’origine africaine et plus encore les Antillais (qui, au facteur ethnique ajoutent un sur-risque lié à l’exposition à la chlordecone) ainsi que les hommes ayant dans leur famille des antécédents de cancer de la prostate, du sein ou de l’ovaire, doivent être ciblés prioritairement. « On sensibilise les sénologues ; on leur demande d’informer les patientes ayant des cancers gynécologiques liés à BRCA1 ou BRCA2 que les hommes de leurs familles, s’ils sont eux aussi porteurs de ces gènes mutés, ont un risque accru de cancer de la prostate. Et qui plus est, de cancers très agressifs ».

- Le dosage précoce du PSA pourrait également se révéler un outil très intéressant. Un premier dosage à l’âge de 40 ans serait un facteur prédictif important du risque individuel pour un homme de développer un jour un cancer de la prostate.

- Parallèlement à l’utilisation raisonnée du PSA, de nouveaux marqueurs biologiques du cancer de la prostate sont en développement et en cours de validation.

- Les biopsies dites ciblées sont en train de devenir la règle, remplaçant et complétant les biopsies pratiquées dans toute la prostate. Elles permettent une détection du cancer beaucoup plus efficace.

- L’IRM se révèle de plus en plus performante, non seulement pour localiser une tumeur, mais également pour évaluer son agressivité. Au point que les urologues considèrent que c’est « la » révolution en matière de diagnostic des tumeurs prostatiques. « L’IRM prendra peut-être un jour dans le cancer de la prostate, la place de la mammographie pour le cancer du sein », envisage le Pr Mongiat-Artus.

- Enfin, les traitements médicaux, utilisés pour les cancers ayant donné des métastases, sont en perpétuelle amélioration. De nouveaux traitements prolongeant la survie ont vu le jour durant la dernière décennie et d’autres sont sur le point de compléter l’arsenal. La combinaison de ces molécules et l’optimisation du choix de ces dernières permettront d’augmenter la survie des patients et de protéger leur qualité de vie. L’objectif est désormais de faire du cancer de la prostate avec métastases une maladie « chronique ».

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