Les élus de la CTM restent divisés sur l'avenir de l'usine du Galion

Par 21/12/2017 - 08:55 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:08

Mercredi (20 décembre 2017), au terme de 5 heures de débat sur l'avenir de l'usine du Galion, les élus de l'Assemblée de Martinique n'ont pas réussi à dégager une majorité en faveur d'une des deux options soumises à leur vote.

    Les élus de la CTM restent divisés sur l'avenir de l'usine du Galion

18 voix pour le couplage à l’usine thermique Albioma, 18 voix pour la réparation de la chaudière et 5 abstentions. C'est le résultat du vote des élus de l'Assemblée de Martinique après 5 heures de débat autour de l'avenir de l'usine sucrière du Galion. Un débat marqué par la grande indécision des élus de la majorité.

En effet, plusieurs présidents de commission ont fait état de leur difficulté à donner un avis sur l'une ou l'autre des solutions. Prise en étau  entre son rejet de l'usine Albioma II pour des raisons environnementales et la nécessité de permettre la campagne sucrière 2018, la majorité est apparue très divisée sur le dossier.

"Il y a un système mafieux qui s'est mis en place à l'occasion du traitement de ce dossier. On a tout fait pour orienter le choix des élus martiniquais. Nous avons quand même pu démonter une capacité de résistance. Au moins un certain nombre d'élus ont su s'élever contre ce type de pratiques et de méthodes. Cela veut dire que dans la groupe de la majorité ce n'est pas la pensée unique qui règne", a commenté Jean-Philippe Nilor, chef de file des Patriotes dans l'Assemblée et en faveur de la réparation de la chaudière.

Exemple de cette diversité de points de vue au sein de la majorité : le positionnement de Yan Monplaisir qui s'est prononcé en faveur du raccordement après avoir avancé des arguments d'ordre économique. Sur la même ligne, on trouve le président de la SAEM du Galion, Richard Barthéléry, lui aussi membre de la majorité. De son côté, le président de l'Assemblé de Martinique, Claude Lise, s'est abstenu sur le dossier.

Mise en cause dans la gestion passée de l'usine, l'opposition est restée campée sur sa position en faveur du raccordement à l'usine électrique de biomasse. "Je comprends le malaise au sein de la majorité. Une campagne électorale a été construite sur du mensonge. On a expliqué par a+b que les méchants pollueurs qui siégeaient à l'ex Région et à l'ex département avaient signé l'arrêt de mort du peuple martiniquais en acceptant l'implantation de l'usine Albioma II. Voir qu'aujourd'hui le président du conseil d'administration du Galion, membre de la majorité, est mis en difficulté par ses propres pairs, démontre bien les difficultés de la majorité. Encore une fois, il faut absolument sauver la filière canne-sucre-rhum pour éviter que d'autres lorgnent sur notre contingent de rhum", a réagi Catherine Conconne, conseillère territoriale de l'opposition en faveur du raccordement.

Dans les rangs des salariés qui s'étaient déplacés à Plateau Roy pour suivre les débats c'est plutôt l'amertume qui domine face à l'absence d'une position limpide.

Quoiqu'il en soit, ce vote partagé et cette absence de décision claire ne remet pas en cause le choix du conseil d'administration de la SAEM Galion. Le raccordement devrait bien avoir lieu. Les travaux devront débuter au plus tard au mois de janvier afin de garantir la campagne sucrière 2018.