À Saint-Pierre, la difficile cohabitation entre croisiéristes et Pierrotins
La commune accueille une trentaine d’escales de croisière cette année, ce qui n’est pas sans poser certains problèmes liés à cette nouvelle fréquentation. Mais, au vu des premiers retours, la municipalité a déjà réajusté certaines choses pour le bien de tous. Reportage.
Ce jeudi (29 février), un nouveau bateau de croisière, le MSC, était en escale à Saint-Pierre. Mais, depuis le début de saison, plusieurs points contrarient les commerçants du bourg de Saint-Pierre les jours d'arrivée des croisiéristes.
Fermeture du ponton, du parking, possibilité d’installer une zone hors taxes… Selon les commerçants, ces vacanciers d’un jour perturberaient le quotidien des commerçants et ne seraient pas de bons consommateurs.
Depuis février, la mairie a fait quelques améliorations sur les aménagements pour les jours d’arrivée. Mais certains, comme Guilène, commerçante, restent peu convaincus et mettent en avant la difficile cohabitation entre l’économie touristique et l’économie locale.
L’impact, c’est zéro. Premièrement, ça abîme les fonds marins pour les pêcheurs. Et ils sont en train de privatiser le quai, en empêchant les gens d’aller et venir. Depuis le temps où Saint-Pierre était la capitale, ça n’a jamais été. En plus, ils ferment le parking, ça empêche aux gens de venir acheter
Une cohabitation en rodage mais qui s'améliore
La cohabitation semble donc toujours en cours de rodage dans la commune de Saint-Pierre qui reçoit 30 escales de bateaux de croisière, pour cette saison.
Josiane est commerçante. Consciente des efforts de la mairie, elle tient à garder un discours mesuré.
Quand le parking est fermé, il faut reconnaître qu’il n’y a pas beaucoup de places. Maintenant, ils ont amélioré le dispositif. Personnellement, les croisiéristes, de temps en temps, ils me font vendre. Avant, le parking était entièrement fermé, c’était privatisé. Mais là, j’ai constaté qu’ils ont séparé le ponton en deux. Ça fait un mélange, je ne suis pas anti-croisière. Maintenant, ce n’est pas la croisière qui me fait faire mon chiffre mais je veux croire qu’ils reviennent ensuite en Martinique par leurs propres moyens
Face aux difficultés, le dispositif d’accueil des croisiéristes a été repensé après un bilan de mi-saison. C’est ce qu’explique Caroline Ventura directrice de l’office de tourisme communautaire du pays nord Martinique.
L’objectif, c’est d’avoir un développement touristique mais qui soit cohérent avec la vie quotidienne des Pierrotins. La première évolution que l’on a apportée au dispositif, ça a été de séparer les accès : la partie gauche du ponton est réservée à l’accueil des croisiéristes et la partie droite reste en libre accès. Il faut qu’on assure la sécurité physique des croisiéristes et il y a aussi des contraintes liées aux contrôles. Sur le parking, on cherche encore des solutions. Quand des bus viennent chercher des excursionnistes, il ne faut pas, par exemple, qu’ils gênent totalement le trafic à Saint-Pierre
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