Jean-François Carenco : une visite pour la forme ?
Le ministre a entamé ce matin, mercredi 20 juillet, toute une série de rencontres avec les acteurs économiques et sociaux de Martinique. Qu'en ont-ils pensé ?
Les attentes du secteur économique
Pendant un peu plus d’une heure, le ministre délégué aux Outremer a abordé plusieurs questions liées aux préoccupations des chefs d’entreprises et pour lesquelles la population a de fortes attentes : pouvoir d’achat, relance économique, emploi ...
Une première prise de contact qui a laissé entrevoir de l’espoir pour entamer des séances de travail, c'est en tous les cas l'avis de Philippe Jock, le président de la chambre de commerce, qui se félicite de ce premier contact.
Les problématiques d'autonomie alimentaire, de coût du fret ... tous ces sujets ont été abordés ce matin en toute transparence, et le ministre a été à l'écoute. La problématique de "vie chère" sera traitée cet après-midi à l'Observatoire des marges, des prix et des revenus. On a bon espoir que les observations que nous avons pu formuler aujourd'hui seront prises en compte.
Si, selon Philippe Jock, il y a donc "une volonté de co-construction de l’État, des collectivités, mais aussi des acteurs économiques qui ont trop souvent été laissés en dehors des réflexions importantes pour le territoire", Céline Rose, présidente de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), se montre plus prudente :
C'est un premier échange. Une méthode de travail a été proposée, maintenant, il faut attendre de voir. Il faut qu'on travaille, qu'on soit force de proposition comme on a l'habitude de l'être à la CPME Martinique. Il faut surtout aborder les sujets de manière très ancrée dans notre territoire. Les grands sujets, les grands mots, c'est bien gentil, mais il y a une réalité de l'économie antillaise, et de l'économie martiniquaise singulièrement, qu'il faut bien appréhender.
La désillusion des acteurs sociaux
Le ministre s’est en effet aussi entretenu avec des organisations syndicales. La CSTM avait indiqué qu’elle ne participerait pas à ces échanges. La CGTM a, en revanche, accepté.
Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la CGTM, a réagi à l’issue de cette brève séance de travail avec Jean-François Carenco :
Nous avons exprimé des points. Il ne s'est engagé sur rien, mais on s'y attendait ! C'était juste une prise de contact. Notre interlocuteur, ici, ça reste le préfet. Le ministre, il est de passage. Il va revenir à la fin du mois prochain, vraisemblablement avec Monsieur Darmanin, notamment pour inaugurer l'hôtel de police. Donc les préoccupations de leur agenda sont déjà verrouillées. Et puis nous avons entendu le programme du président de la République, les déclarations de l'Académie de médecine sur la réintégration des soignants, les positions sur l'affectation en France de nos néo-titulaires enseignants, nous ne nous faisons donc pas beaucoup d'illusions.
Marcel Rose Adélaïde, en charge de la santé à la CGTM, partage globalement ce point de vue :
Nous souhaitons vraiment le retour de nos professionnels au chevet des patients. La réponse du ministre est qu'il n'y a pas de solutions toutes faites, mais qu'il y travaillera avec le ministère. On sait déjà ce qu'ils vont nous répondre, mais par courtoisie, nous sommes obligés de dialoguer.
