Les infirmiers libéraux enterrent symboliquement leur profession

Par 16/04/2024 - 16:16 • Mis à jour le 16/04/2024 - 17:14

Nouvelle démonstration de mécontentement des infirmiers libéraux de Martinique. Ce mardi matin (16 avril), ils ont organisé une cérémonie funéraire symbolique en hommage à leur profession, selon les rites traditionnels antillais.

    Les infirmiers libéraux enterrent symboliquement leur profession

Un cortège funéraire particulier a quitté le stade Georges Gratiant du Lamentin ce mardi matin. Cercueil, discours, marche funéraire, les infirmiers libéraux ont enterré leur profession devant la Caisse Générale de Sécurité Sociale.

Depuis plusieurs semaines, les actions des syndicats infirmiers se succèdent pour demander une revalorisation de la valeur des actes infirmiers et notamment la reconnaissance de la pénibilité du métier. Ce qui ouvrirait la porte à un départ anticipé à la retraite.

Mort programmée

L'action symbolique du jour vise à dénoncer ce qu'ils appellent la « mort programmée » de leur métier.

C'est ce que revendique Marie-Noelle Delaunay, présidente du syndicat Convergence Infirmières 972 :

Aujourd'hui, on fait un hommage à la profession parce que nous avons l'impression que les instances continuent à ne pas entendre nos demandes de revalorisation de notre rémunération. Si ça continue, la profession va disparaître ou en tout cas, il y aura beaucoup moins d'infirmières et ça va pousser un vrai problème de santé publique avec notre population vieillissante. Le format est spectaculaire parce que dans nos rites, les rites antillais pour les enterrements et les hommages, c'est beau et c'est symbolique. Je pense que tout de suite, ça porte au niveau des esprits

Jessica Flavier est infirmière libérale. Elle dresse la liste des difficultés auxquelles elle fait face au quotidien :

Les premières difficultés c'est la lourdeur de la patientèle dans le sens ou aujourd'hui nos revenus diminuent, nos chargent augmentent. De ce fait, nous sommes obligés de réduire le temps passé avec les patients de façon à étoffer la tournée pour rester dans une dynamique qui puisse nous permette de vivre. Nous sommes des entreprises individuelles qui doivent rester viables

Pour Jessica, les patients en pâtissent.

La proximité que nous pouvions avoir avec les patients à l'époque. On rendait des services qui nous prennent du temps. Il faut récupérer ce temps pour pouvoir ajouter des patients. Il aurait fallu que l'Etat consente à nous augmenter. Nous avons eu droit à 25 centimes d'augmentation pour les frais kilométriques, ce qui ne correspond pas au 2000 euros annoncés par le ministre. Nous sommes à un stage où nous perdons 3,15 euros par patients pour les patients les plus lourds

L'action du jour s'inscrit dans une mobilisation nationale des syndicats infirmiers.

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