République Dominicaine : Luis Abinader revendique la victoire à la présidentielle

Par 06/07/2020 - 06:28

Le candidat de centre gauche à l'élection présidentielle en République Domincaine, Luis Abinader, a revendiqué sa victoire. Un succès électoral reconnu par le candidat du PLD, le parti au pouvoir depuis 16 ans.

    République Dominicaine : Luis Abinader revendique la victoire à la présidentielle

Le candidat de l'opposition à l'élection présidentielle en République dominicaine, Luis Abinader, a revendiqué sa victoire, reconnue par le parti au pouvoir depuis 16 ans dans le pays caribéen, au terme d'un scrutin marqué par la pandémie de coronavirus.

Selon des résultats portant sur 56,5% des votes à l'élection de dimanche, M. Abinader du Parti révolutionnaire moderne (PRM, centre gauche), s'adjuge 53,11% des voix, a annoncé la Commission électorale centrale (JCE).

"Nous avons gagné, nous gagnons aujourd'hui, mais nous n'oublierons jamais à qui nous devons cette victoire", a déclaré Luis Abinader, un homme d'affaires de 52 ans, devant des dizaines de sympathisants réunis dimanche soir à son siège de campagne à Saint-Domingue. "Nous la devons à vous, au peuple dominicain".

M. Abinader prendra ses fonctions le 16 août, mettant fin à 16 ans de pouvoir sans partage du Parti de la libération dominicaine (PLD, centre gauche également), la formation du président sortant Danilo Medina qui ne pouvait se représenter après deux mandats de quatre ans.

Le candidat du PLD, Gonzalo Castillo, 59 ans, principal adversaire de M. Abinader, a obtenu 37,09% des voix selon la JCE et reconnu sa défaite, admettant que le décompte faisait apparaître une "tendance irréversible". Il a adressé sur Twitter ses "félicitations" et voeux de "succès" à M. Abinader.

Scrutin en pleine pandémie

L'ex-président Leonel Fernandez (1996-2000, 2004-2008 et 2008-2012), qui tentait un retour après sa rupture avec le PLD, a engrangé 8,70% des voix. "Nous félicitons (M. Abinader) pour son élection comme président de la République pour la période 2020-2024, avec le vote majoritaire du peuple dominicain", a-t-il twitté.

Après minuit, M. Medina a également tweeté ses "félicitations" à M. Abinader dont la victoire n'a pas encore été formalisée par la JCE. Il a besoin de 51% des voix pour gagner au premier tour.

Le scrutin, durant lequel les 7,5 millions d'électeurs ont également désigné leur vice-président, les deux chambres du Parlement (32 sénateurs et 190 députés) et 20 représentants au Parlement centraméricain (Parlacen), s'est déroulé en pleine pandémie qui a forcé à reporter le vote, initialement prévu le 17 mai.

M. Abinader avait annoncé le 11 juin avoir contracté le coronavirus mais a guéri entretemps.

Les électeurs se sont rendus aux urnes le visage masqué, respectant une distance de sécurité de deux mètres dans les files d'attente. Les meetings avaient été bannis en raison du confinement qui se doublait d'un couvre-feu nocturne. 

Première destination touristique des Caraïbes, la République dominicaine vient de rouvrir ses frontières avec la levée de l'état d'urgence le 30 juin.

Malgré le confinement dès mars, le coronavirus ne cesse de progresser dans ce pays de près de 11 millions d'habitants, avec un record dimanche du nombre quotidien de nouveaux cas (1.241 selon les données officielles). Ce chiffre avait dépassé la barre du millier samedi pour la première fois.

Depuis le début de la pandémie le 1er mars, les autorités ont recensé 37.425 cas de Covid-19 et 794 décès.

Le scrutin s'est déroulé sous l'oeil de 151 observateurs internationaux. Déclaré positif au coronavirus, un membre venu de Washington d'une mission de l'Organisation des Etats Américains (OEA) a été placé à l'isolement, selon l'organisation.

L'économie, principal défi

Le vote a été calme, hormis un incident qui a fait un mort et un blessé à Saint-Domingue, selon la police. Des violences ont marqué de précédents scrutins comme les municipales de février, suspendues en raison de problèmes techniques, durant lesquelles deux personnes étaient mortes.

L'économie, mise à mal par la pandémie après sept années de croissance à 5%, constitue le principal défi du nouveau gouvernement.

Le tourisme (8% du Produit intérieur brut) a subi la fermeture des frontières du 20 mars au 30 juin. Le PIB s'est contracté en avril de 29,8% sur un an et la Banque mondiale a averti du risque pour une partie de la population de rebasculer dans la pauvreté.

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