Conférence "Outre-mer : le statut quo n'est plus possible" : la nécessaire ouverture des marchés ultra-marins

Par 30/03/2022 - 15:55 • Mis à jour le 30/03/2022 - 16:12

"Outre-mer : le statu quo n'est plus possible", c'était le thème d'une conférence-débat organisée mardi soir, à Aubervilliers, en région parisienne. La manifestation a été initiée par l'association République & Développement Outre-mer (R&DOM), qui entend lutter contre la cherté de la vie et le chômage de masse dans les territoires.

    Conférence "Outre-mer : le statut quo n'est plus possible" : la nécessaire ouverture des marchés ultra-marins
Conférence "Outre-mer : le statut quo n'est plus possible" de R&DOM

A quelques jours du scrutin de la présidentielle, les intervenants et le public ont notamment abordé les questions des monopoles, de l'autosuffisance alimentaire, mais également du SMIC, qu'ils préconisent de revaloriser jusqu'à 20% en Outre-mer.

En ce qui concerne la concurrence, et afin d'en rétablir une réelle dans les territoires, la proposition formulée est de créer une autorité de la concurrence locale dans chaque DROM.

Selon Max Dubois, le Président de R&DOM, il n'y a pas d'autres solutions que la contrainte législative:

Les entreprises ont pour vocation naturelle à faire des sous, faut pas leur demander de s’auto-réguler. Simplement, c'est le système qui déconne. Donc aujourd'hui, la solution c'est de les contraindre par la loi à ne pas prendre plus de parts de marché qu'elles ne prennent déjà, parce qu'elles sont en situation oligopolistique.

Effectivement la réalité de ces territoires révèle, de manière systématique, ces marchés oligopoles, dans lesquels il n'y a qu'un petit nombre de vendeurs, souvent regroupés dans d'importants groupes, en face d'une multitude d'acheteurs. 

Si la concurrence devrait ainsi, aujourd'hui, être renforcée dans un certain nombre de secteurs économiques, les mécanismes concurrentiels restent toujours insuffisants.

Si des actions ont bel et bien été menées pour tenter de limiter cette tendance, force est de constater que leur efficacité reste minime.

Par exemple, depuis une loi du 20 novembre 2012, portant sur la régulation économique des Outre-mer, les collectivités territoriales ont la possibilité de saisir l'Autorité de la concurrence pour toute affaire de pratique anticoncurrentielle. Une démarche qui n'a, pour le moment, jamais été utilisée. 

Si les pouvoirs publics dénoncent, parfois, "ces filières monopolistiques ou oligopolistiques qui sévissent en Outre-mer", la tendance ne change pas et les entreprises présentes sur le marché deviennent alors de véritables arbitres de la vie économique de ces territoires. Un phénomène qui impacte donc le pouvoir d'achat ultra-marin :

Si on ne fait pas ça par la loi, on n'arrivera jamais à le faire.