Les CCI des Outre-mer plaident aussi pour une utilisation de l'épargne des consommateurs

Par 01/06/2020 - 12:24

Dans une enquête rendue publique ce lundi, l'Association des CCI d'Outre-mer s'inquiète des conséquences économiques du covid-19 dans nos régions. Un constat largement partagé auquel s'ajoute une liste de recommandations dont la sollicitation des épargnes réalisées durant le confinement.

    Les CCI des Outre-mer plaident aussi pour une utilisation de l'épargne des consommateurs

Relancer la consommation. C'est le leitmotiv du gouvernement mais également des chambres de commerce des Outre-mer. Dans une enquête publiée ce lundi, l'ACCIOM présente une liste de recommandation pour contenir les effets de la catastrophe économique liée au confinement.

"Pour limiter la vague de fermetures d’entreprises qui s’annonce dans les prochains mois, il est
nécessaire d’encourager la consommation en Outre-Mer afin de permettre aux entreprises de faire
face à leurs échéances (charges reportées, prélèvements obligatoires, remboursements
d’emprunts...) et de leur donner de la visibilité pour les mois à venir. Les ultramarins, comme tous les
Français, ont épargné pendant cette crise et il faut les inciter à utiliser cette épargne pour
consommer.

Plusieurs leviers peuvent être envisagés pour cela : diminution des prélèvements obligatoires,
augmentation de la commande publique, diminution des délais de paiement des collectivités locales,
soutien aux petits travaux (notamment de réhabilitation) ...
L’ACCIOM rappelle également qu’à long terme, seule la compétitivité de nos entreprises permettra
d’améliorer la croissance durablement, ce qui implique de soutenir l’investissement."

À ces propositions, l'association veut que s'ajoute "une politique de réduction des coûts de production ainsi qu’un soutien à l’innovation et à la modernisation des appareils productifs sont nécessaires pour soutenir la croissance de long terme."

Ces demandes s'appuient sur un constat dressé par l'ACCIOM dans son enquête réalisée par le cabinet DME.

• Nous sommes en présence d’une crise qui sera très certainement bien plus grave que
celle de 2009, à l’exception des territoires du Pacifique qui ont pu limiter l’impact avec
un confinement plus court. Selon les géographies, nous sommes sur des pertes d’activité
économique de 5 à 24 millions d’euros par jour de confinement et par territoire.
• La crise économique touchera plus durement le secteur privé ultramarin que
métropolitain : hors géographies du Pacifique, la baisse de l’activité privée sera de 5,7 à
plus de 10% sur l’année. Les secteurs de la construction, de l’hôtellerie-restauration et du
commerce ont été particulièrement impactés avec des baisses d’activité de 70 à 90%
pendant la période du confinement. Au total, ce pourrait être jusqu’à 60.000 emplois
menacés en Outre-Mer du fait de cette baisse d’activité.
• Il y a urgence à la reprise de l’activité : si les entreprises ne retrouvent une activité
normale qu’au 1er septembre, l’impact économique doublera. Les entreprises
ultramarines ne peuvent plus attendre : il faut tout faire pour accélérer la reprise. A cet
égard, les restrictions à la circulation maintenues en Outre-Mer par le Premier ministre 
jeudi 28 mai sont un véritable coup dur pour ces territoires, notamment pour le secteur
touristique.
• L’étude souligne enfin que rattraper les niveaux de production attendus en 2025
impliquerait dans la plupart des géographies de tripler les taux de croissance tendanciels
entre 2021 et 2025, ce qui semble peu réaliste. Les conséquences de cette crise se
feront donc probablement sentir pendant les dix prochaines années.