Baisse des crimes et délits mais augmentation des violences intra-familiales au mois de mars

Par 06/04/2020 - 10:10

Les mesures de confinement et de couvre feu ont contribué à réduire le nombre global de crimes et de délits à l'échelle toute la France. Néanmoins, les signalements de violences conjugales sont eux en hausse.

    Baisse des crimes et délits mais augmentation des violences intra-familiales au mois de mars

Les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie sont en nette baisse en mars par rapport à février en raison des effets du confinement, selon le service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMI).

Dans un contexte marqué par le confinement de la population depuis le 17 mars, les baisses sont en moyenne de l'ordre de 45% pour la majorité des indicateurs, souligne le SSMI dans sa note de conjoncture mensuelle, publiée lundi.

Le SSMI estime que l'interprétation de ces baisses est "très complexe pour plusieurs raisons". 

"D'abord le confinement a fortement influencé les conditions de dépôt de plainte pour les victimes et les forces de sécurité", note-t-il.

"Ensuite, certaines formes de délinquance ne peuvent pas s'exercer dans le contexte de confinement, tandis que d'autres sont renforcées", souligne le SSMI. 

"Enfin, ajoute le SSMI, le confinement ayant débuté mi-mars, certains effets ne deviendront +visibles+ que le ou les mois suivants".

Les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans et plus (y compris les violences intrafamiliales) sont en baisse de 33%. Mais la part des violences intrafamiliales enregistrées est "nettement remontée en mars", après un repli en février, note le SSMI.

Un numéro national, le 08.019.019.11, dédié à l'écoute des auteurs de violences, a été lancé lundi par le gouvernement pour éviter que les tensions au sein du couple ou de la famille ne s'aggravent pendant la période du confinement.

Le 26 mars, sur France 2, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait souligné que les violences conjugales avaient augmenté de 32% en zone gendarmerie et de 36% dans la zone de la préfecture de police de Paris pendant la première semaine de confinement.

Il avait alors annoncé la mise en place d'un dispositif d'alerte dans les pharmacies pour aider les femmes violentées à avertir les forces de l'ordre. 

La baisse la plus importante (-51%) concerne les vols sans violence contre les personnes, suivis par des vols violents sans arme (-45%), les cambriolages de logements (-44%) et les vols avec arme (43%).

Les vols de véhicules sont en baisse de 37% et les homicides sont stables avec 70 faits, comme en février.

Les destructions et dégradations volontaires (y compris contraventions) enregistrées diminuent très nettement (-43%), après une légère hausse en février. 

Ces dégradations avaient très fortement augmenté en décembre 2018 avec le début de la crise des "gilets jaunes" puis avaient reflué jusqu'en mai 2019. Elles étaient reparties à la hausse en fin d'année 2019 lors des manifestations contre la réforme des retraites.

Les escroqueries enregistrées ont par ailleurs nettement reculé (-46%), après une légère hausse en février. 

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