« Enculé de nègre »: relaxe pour Nicolas Bedos ? 

Par 05/10/2015 - 17:17 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:30

L’audience du procès de Nicolas Bedos pour « complicité d’injure publique raciale » s’est tenue ce lundi matin à la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. Mis en cause par le Collectif DOM pour avoir écrit dans deux chroniques du magazine Marianne « enculé de nègre » et « autochtones oisifs », l’auteur a peu de risques d’être condamné. 

    « Enculé de nègre »: relaxe pour Nicolas Bedos ? 
De retour de vacances en Guadeloupe en décembre 2012, Nicolas Bedos s’était mis en scène dans son « journal mythomane », une chronique se voulant irrévérencieuse dans l’hebdomadaire Marianne. Le turbulent chroniqueur avait terminé son récit par un retentissant « enculé de nègre ». Le collectif DOM, une association créée en 2003 pour « défendre les intérêts moraux » des ultramarins, avait porté plainte et s’est constitué partie civile. Après un premier renvoi en juin 2014, l’audience s’est tenue ce lundi 5 octobre 2015 devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, en l’absence du prévenu, « retenu sur un tournage » a expliqué sa représentante Maitre Marianne Favre. surtitre Irrecevabilité de la plainte.

Abordant d’abord la forme, le parquet a contesté la recevabilité de la plainte déposée par le Collectif DOM, au motif qu’un changement de statut de l’association en 2008 ne lui permettait pas de saisir la justice. L’ancienneté de l’association devenant de fait de moins de cinq ans au moment du dépôt de plainte. Selon Daniel Dalin, ce changement de statut est une erreur de la préfecture de police de Paris due à une confusion avec une autre association à la dénomination très proche. Dont acte !  Sur le fond, la procureur a requis la relaxe.

Selon elle, il n’y « a rien d’injurieux dans l'expression "autochtones oisifs" qui n’est pas à caractère raciale », et les termes « enculé de nègre » doivent être pris « dans leur contexte » global, c’est-à-dire une chronique humoristique. Un humour qu’a du mal à entendre le Collectif DOM, qui rappelle qu’il ne s’agit pas ici de « juger Nicolas Bedos raciste, mais de juger ses propos racistes ».

Le jugement a été mis en délibéré au 10 novembre prochain.    légende photo : Le Collectif demande 10 000€ de dommages et intérêts à Nicolas Bedos pour « complicité d’injure raciale » et une publication du jugement dans Marianne
texte et photo Eric Dupuy

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