Rite vaudou mortel : deuxième semaine de procès à la cour d’Assises de Paris

Par 03/04/2023 - 06:39 • Mis à jour le 03/04/2023 - 11:00

Christy Daupin, Guadeloupéenne de 42 ans est accusée d'avoir tué son ex-compagne, Sylvia, une Martiniquaise de 36 ans, en mars 2019, à Paris, avec deux complices.

    Rite vaudou mortel : deuxième semaine de procès à la cour d’Assises de Paris
Le procès aux Assises de Christy Daupin se poursuit cette semaine.

La première des deux semaines du procès de Christy Daupin et de ses deux co-accusés s’est terminée vendredi aux Assises de Paris. La Guadeloupéenne de 42 ans est poursuivie pour l'assassinat de son épouse Sylvia, une Martiniquaise de 36 ans, avec qui elle était séparée. 
Les deux femmes avaient décidé d'avoir un enfant ensemble en 2013. Quelques mois après, Sylvia avait accouché de jumeaux, qui étaient au cœur d'une procédure d'adoption par Christy au moment des faits en 2019. Le couple était d’ailleurs en conflit sur ce point. L'accusée était persuadée que son ex avait été ensorcelée et souhaitait la désenvouter sur les conseils d'une prêtresse vaudoue haïtienne.

Accusés encore peu entendus

C’est ce qu’elle allait faire en compagnie de son meilleur ami et de sa nouvelle compagne, le trio allant jusqu'à l'issue tragique du 24 mars 2019. Durant cette première semaine, les accusés n'ont été que très peu entendus, ce qu’a déploré l'avocat de Christy Daupin, maître Serge Portelli.

La partie civile a aussi regretté de ne pas davantage entendre les accusés. Maître Maxime Cessieux, l'avocat de la famille de Sylvia redoute toutefois de ne pas obtenir les réponses espérées.

Car si cette prêtresse haïtienne a soudé les trois accusés dans leur croyance délirante, les autres témoins entendus parlent unanimement d'un grand « n'importe quoi ». Comme la dernière compagne de Sylvia, avec qui elle planifiait sa nouvelle vie, et que Christy Daupin et ses complices accusaient aussi d'envoûtement. « J'en rigolais, car je n'ai pas ce pouvoir », a-t-elle expliqué digne, mais dévastée. 

Juger l'essentiel, pour les parties civiles

Il faut donc juger l'essentiel pour maître Maxime Cessieux, avocat de la famille de la victime.

De l'autre côté, les soupçons d'un acte préparé pèsent de plus en plus lourds sur les accusés. Le frère de Daupin a clairement confirmé une forme de préméditation et des messages et posts sur les réseaux sociaux accablent le trio. « Si tu continues on t'enterre », « tu vas finir par y laisser ta peau »... une accumulation d'éléments que maître Serge Portelli, qui assure la défense de la Guadeloupéenne voit comme une orientation donnée dans ce procès.

Acte prémédité ou délire de désenvoutement raté, la question reste entière alors que la seconde semaine de procès débute ce lundi. Mais la balance de la justice semble déjà commencer à se pencher d'un côté.
Le procès se termine vendredi (7 avril).
 

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