Législatives : des antillais candidats "citoyens" en Ile de France

Par 07/06/2017 - 10:10 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:48

Ils sont plusieurs originaires d'Outre-mer à être en lice dans l'Hexagone pour obtenir un siège de député. Certains se retrouvent sans parti, misant sur l'intérêt suscité par ces candidatures libres. Focus sur deux hommes de gauche déçus du PS : Félix Beppo et Philippe Milia, l'un à Paris, l'autre en proche banlieue.

    Législatives : des antillais candidats "citoyens" en Ile de France

 

A quelques jours du premier tour, les dernières forces sont jetées dans la bataille dans la 6ème circonscription de Seine-Saint-Denis, celle qui regroupe Aubervilliers et Pantin. Philippe Milia redouble d'efforts, entre "tractage, boîtage, collage" et porte à porte. En débat hier soir sur le Bondy Blog avec la plupart de ses adversaires, le candidat était ce mercredi dès 6h du matin sur le terrain. Le rythme est éprouvant : deux heures de sommeil par nuit, plusieurs kilos perdus, des fonds personnels engagés... "Je me bats tous les jours", assure le martiniquais, déterminé à engranger des voix dans une circonscription qu'il connaît bien.
 

Philippe Milia, candidat dans la 6ème circonscription de Seine-Saint-Denis


Car depuis plusieurs semaines, la campagne n'est pas simple sur une terre où les électeurs avaient choisi lors des trois dernières législatives l'ex-ministre de la Justice, la socialiste Elisabeth Guigou. Elle brigue d'ailleurs un quatrième mandat mais la concurrence est rude. "J'ai la totale !", ironise d'ailleurs Philippe Milia, qui a lui quitté le PS il y a un an, se sentant plus proche des frondeurs. Sur cette 6ème circonscription de Seine-Saint-Denis, ils ne sont ainsi pas moins de 15 candidats alignés au premier tour. Parmi lesquels, outre l'ancienne Garde des Sceaux, l'eurodéputé Patrick Le Hyaric et la candidate à la présidentielle de Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud. Mais le martiniquais veut rester confiant, misant sur l'accueil reçu par les électeurs qu'il rencontre. "J'ai besoin du soutien de tous", espère-t-il avant l'échéance de dimanche.

"Moi, j'achète moi-même mes costards"

L'indépendance est un trait qui correspond également à Félix Beppo, candidat dans la 18ème circonscription de Paris, où le député socialiste sortant Christophe Caresche ne se représente pas. Mais ils sont 26 -un record- à vouloir son siège au palais Bourbon, dont l'ex-ministre du Travail Myriam El Khomri et le conseiller régional LR Pierre-Yves Bournazel, tous deux se revendiquant de la "majorité présidentielle", sans pour autant être investis par La République en Marche qui n'a présenté aucun candidat.
 

Félix Beppo, candidat dans la 18ème circonscription de Paris (©AD)


"Je sens très clairement qu'il y a une méfiance des partis, les candidats partisans et opportunistes, qui sont là juste pour leur carrière, cela déplaît fortement", assure le guadeloupéen, investi depuis de nombreuses années dans la vie politique locale. "Les gens sont sensibles à avoir quelqu'un comme eux qui se présente à une élection, qui achète ses costards", affirme-t-il dans un sourire, tract en main.

Le scrutin de ce week-end s'annonce très incertain. Ce qui pourrait aussi bien laisser une chance à ces candidats qui revendiquent leur proximité avec la population.

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