Haïti : nouvelle polémique autour du processus électoral

Par 13/08/2016 - 17:34 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:20

Cette fois c'est l'impression des bulletins de vote de la prochaine élection présidentielle (premier tour le 9 octobre 2016) qui soulève le débat à Haïti. Une firme de Dubaï a obtenu le marché pour mettre sous presse les bulletins de vote. Une manne 2,5 millions d'euros échappe aux imprimeurs haïtiens qui ne cachent pas leur colère.

    Haïti : nouvelle polémique autour du processus électoral
Uder Antoine, le directeur du CEP a du l’expliquer en long et en large cette semaine : en vertu d’un accord entre l’état haïtien et les Nations Unies, cet appel d’offre international est une obligation dès lors que des fonds de la communauté internationale sont utilisés pour organiser l’élection.

Or, six millions de dollars en provenance de ces contributions étrangères vont justement être utilisés à ces fins. L’appel d’offres a donc été lancé à la fin du mois de juillet et là, les versions divergent.

Selon le Gouvernement, aucune firme haïtienne n’a pris part à l’appel d’offres relatif à la fabrication des bulletins et matériels sensibles. Une information démentie ce jeudi (11 août 2016) par les Imprimeries des Antilles, la Maison Henri Deschamps, Le Natal, Domond, NAPCO et Litho CS.

Selon ces Imprimeurs, aucune entreprise locale n’a été officiellement invitée à soumissionner et à aucun moment le site de l’institution qui gère les fonds pour l’organisation des élections, n’a affiché le moindre appel d’offre pour la fabrication de ces bulletins.

Au final, l'offre d’une firme de Dubaï a surclassé les 2 autres soumissionnaires, une firme anglaise et une sud-africaine. Montant du marché : environ deux millions et demi d’euros. Ronald Saint-Jean, le directeur des Presses Nationales d’Haïti avait menacé de démissionner si une firme étrangère emportait l’affaire. Il n’a pas encore fait savoir s’il mettait sa menace à exécution.

Karl Lorand et Dominique Girault

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