Présidentielle : 8 candidats sur 12 répondent aux questions de la fondation pour la mémoire de l'esclavage

Par 07/04/2022 - 13:57

La fondation pour la mémoire de l'esclavage a interrogé les candidats à l'élection présidentielle. Huit d'entre eux ont accepté de répondre au questionnaire pour le moment.

    Présidentielle : 8 candidats sur 12 répondent aux questions de la fondation pour la mémoire de l'esclavage

"Envisagez vous de présider les cérémonies des 10 et 23 mai ?", "Confirmez vous le projet d'un mémorial dédié aux victimes de l'esclavage ?", "Veillerez vous à la place de la traite négrière et de l'esclavage dans les programmes scolaires ?" 

Voici 3 des 10 questions envoyées aux candidats à la présidentielle par la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage. Le questionnaire avait pour objectif de recueillir leurs positions et leurs propositions sur les enjeux de mémoire et de commémoration

À ce jour, sur les 12 candidats, ils sont 8 à avoir répondu. Ceux qui, jusqu'à présent, n'ont pas donné suite au courrier de la Fondation sont Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour. 

De son côté, Nathalie Arthaud n'a pas apporté de réponse directe aux questions mais a transmis un article publié dans la revue Lutte Ouvrière où elle défend «la destruction du système capitaliste pour aller vers une réparation véritable».

Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou et Fabien Roussel sont unanimes sur l'application stricte de la loi Taubira qui reconnaît la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité (Q3). Ils le sont également sur le soutien à apporter à la recherche sur l'esclavage et ses héritages (Q4), leur place dans les programmes scolaires et l'harmonisation des enseignements sur ce sujet (Q5). 

Les candidats qui ont répondu à la FME sont aussi d'accord sur le travail à mener pour construire une mémoire internationale et partagée de l'esclavage (Q9), sur la nécessité d'une mobilisation accrue contre l'esclavage moderne et le travail des enfants (Q10).

Sur le mémorial national aux victimes de l'esclavage (Q2), là encore les candidats y sont largement favorables. Emmanuel Macron confirme à nouveau que "cet engagement sera tenu" mais qu'il est "nécessaire qu'il soit à la hauteur des attentes". Jean-Luc Mélenchon n'y est pas opposé mais juge important de d'abord déterminer "si les conditions sont réunies pour poursuivre ce projet". De son côté, Philippe Poutou estime qu'il ne peut se faire sans "poser clairement la question des responsabilité́s".

Sur la question d'un musée national qui parlerait des 5 siècles d'histoire de la colonisation française (Q6), les candidats n'y sont pas opposés mais plus mesurés. Si Yannick Jadot s'étonne même "qu'il n'existe pas encore», que Jean Lassalle estime qu'il s'agirait d'un «projet important pour l'Histoire», «la priorité» reste le Mémorial pour Emmanuel Macron...Quant à Fabien Roussel, il rappelle que «la politique mémorielle dans l'espace public» doit surtout être «actualisée et complétée».

La question de l'égalité réelle

Sur ce point, il n'y a évidemment pas de désaccord. Anne Hidalgo veut "réactiver la grande loi-programme Egalité Réelle", Jean-Luc Mélenchon veut notamment l'adoption "à court terme" d'un plan d'urgence social et des investissements pour l'eau, Philippe Poutou souhaite défendre "le droit à l'autodétermination" et que la dette d'Haïti soit remboursée.

Les candidats ont répondu également par l'affirmative à la question de faire de la lutte contre le racisme et les discriminations une priorité (Q8). Yannick Jadot propose un "plan national sur le modèle de la lutte contre les violences faites aux femmes", Jean-Luc Mélenchon un "commissariat à l'égalité" et "l'instauration d'un récépissé contre le contrôle au faciès", Fabien Roussel plus aucune "tolérance" "des violences et des abus à caractère raciste dans la police". Anne Hidalgo veut "un rapport annuel de la Commission Nationale consultative des droits de l'Homme sur la lutte contre les actes portant atteinte aux personnes d'ascendance africaine".

Enfin, sur la présence chaque année aux cérémonies nationales de la mémoire de l'esclavage (Q1), Jean-Lassalle, Fabien Roussel, Yannick Jadot et Philippe Poutou assurent qu'ils présideront les 2. Anne Hidalgo n'évoque que le 10 mai dans sa réponse. Emmanuel Macron ne s'engage pas explicitement mais rappelle qu'il était soit présent soit représenté. Jean-Luc Mélenchon va plus loin et propose la création d'un "jour férié national en mémoire des victimes de l'esclavage et de leurs luttes", en souvenir de la première abolition, le 4 février.

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