Audrey Pulvar privée d'émissions politiques pour une pétition anti-Marine Le Pen

Par 26/04/2017 - 18:29 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:51

Une journaliste, animatrice d’émissions politiques, a-t-elle le droit de signer une pétition anti-Marine Le Pen ? En a-t-elle le droit quand cette pétition s’intitule « Féministes, nous ne voulons pas du Front National. Nous votons Emmanuel Macron ! ».

    Audrey Pulvar privée d'émissions politiques pour une pétition anti-Marine Le Pen

Pour la chaîne CNews, qui vient de suspendre de l’antenne la journaliste Audrey Pulvar, la réponse est non. L’information a été rendue publique ce soir par le Parisien.

Elle considère qu’Audrey Pulvar a manqué à son devoir de réserve et de neutralité en signant une pétition lancée par Laurence Rossignol, la ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes sous le titre :

« Féministes, nous ne voulons pas du Front National. Nous votons Emmanuel Macron ! ».

Zabou Breitman, Julie Gayet, Bruno Solo, Yvette Roudy, Agnès Jaoui et Françoise Laborde font aussi partie des signataires de la pétition.

CNews, ex-I-Télé, la chaîne de Vincent Bolloré touchée par un long conflit social, il y a quelques mois, semble ainsi se ranger sur la position exprimée par le vice-président du Front National.

Sur son compte twitter Florian Philippot avait dénoncé « un mélange de genre » estimant que cela posait « un vrai problème d’impartialité ».

Faut-il y voir une marque de ce que Robert Badinter avait appelé une « lepénisation des esprits » ?

Dans un tweet de soutien, le sénateur socialiste David Assouline y voit une preuve de la banalisation des idées du Front National :

 

 

Il est loin le temps où une journaliste politique comme Anne Sinclair ne faisait pas mystère de son aversion pour les thèses du Front National en refusant toute idée d'interroger Jean-Marie Le Pen.

Interrogé sur RCI, Louis-Georges Thin, un ancien du CRAN, s’est déclaré « sous le choc » après la suspension prise à l’encontre d’Audrey Pulvar.

« Une journaliste courageuse dont on connaît les engagements contre le racisme, contre le sexisme, et finalement ce sont les militants ou les journalistes qui disent le droit républicain (…) qui sont suspendus et qui sont finalement écartés » (… )

Rappelant les violences dont sont parfois victimes les journalistes de la part des militants du Front National, L.G. Thin qualifie de « déplorable » cette sanction.

Bien avant l’annonce du Parisien, Audrey Pulvar avait réagi à une question d’un internaute par ces mots :

 

 Ts les jours des journalistes-éditorialistes d'extr.-droite déroulent le programme du FN dans des médias généralistes. Ça ne gène personne. 

De nombreux messages de soutien et de solidarité avec la journaliste martiniquaise sont diffusés sur les réseaux sociaux à l'instar de celle-ci :

 

Mais ce n'est pas toujours le cas, on s'en serait douter...

À lire également