Chlordécone et cancer de la prostate: études et appel à projets

Par 23/01/2019 - 06:16 • Mis à jour le 18/06/2019 - 12:04

A l'occasion d'une séance de questions orales au Sénat ce mardi, le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile a interrogé le gouvernement sur l'établissement du lien entre l'exposition au pesticide et le cancer de la prostate, ainsi que sa reconnaissance comme maladie professionnelle. 

    Chlordécone et cancer de la prostate: études et appel à projets

"Lors de sa visite aux Antilles fin septembre, le président de la République a reconnu la pollution des sols de Martinique et de Guadeloupe par la chlordécone comme un scandale environnemental pour lequel l'Etat doit assumer sa part de responsabilité", a déclaré le parlementaire en introduction avant de questionner sur les études diligentées sur le lien entre le pesticide et les nombreux cancers de la prostate constatés aux Antilles, un "triste record en la matière".

En l'absence d'Agnès Buzyn c'est Christelle Dubos, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, qui a d'abord rappelé le pilotage du Plan Chlordécone 3 par le gouvernement. Elle a ensuite indiqué qu'après une première étude de l'Inserm dont les résultats ont été connus en 2010, une autre est actuellement menée "pour évaluer en Guadeloupe, et si possible en Martinique, l'impact des expositions à la chlordécone dans l'évolution du cancer de la prostate en fonction des parcours thérapeutiques".

Un appel à projets au premier semestre 2019 ?

La secrétaire d'Etat a ensuite indiqué que l'Institut national du cancer avait été saisi en avril 2018 "afin d'explorer la possibilité de mettre en place une étude pour répondre à la question du lien entre exposition à la chlordécone et survenue du cancer de la prostate" et "d'organiser le lancement d'un appel à projets". "Un comité d'experts internationaux a ainsi été réuni et des propositions ont été rendues en décembre dernier sur la construction d'un programme de recherche interdisciplinaire sur le sujet, incluant une étude de cas témoins", a précisé Christelle Dubos. Ces propositions sont actuellement en cours d'analyse et "un appel à projets sera lancé au cours du premier semestre 2019".

S'agissant des travaux sur la reconnaissance des maladie professionnelles en lien avec le cancer de la prostate et l'exposition aux pesticides, il a encore été confirmé que l'Inserm et l'ANSES ont été saisies en avril dernier et que des travaux d'expertises devaient être rendus "au premier semestre 2019"