IVG : la Guadeloupe détient le record national

Par 30/09/2020 - 07:00 • Mis à jour le 30/09/2020 - 09:48

La DREES, la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques,a publié une étude sur les interruptions volontaires de grossesse en France. Elle confirme une hausse en 2019.Le taux de recours est à son niveau le plus élevé depuis 1990 et atteint 15,6 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et 28,2 dans les départements et régions d’outre-mer. La Guadeloupe et la Guyane ont les chiffres les plus importants avec plus de 39 interruptions volontaires de grossesse pour 1000 femmes. Ce taux est de 28,6 pour 1000 femmes en Martinique.

    IVG : la Guadeloupe détient le record national

Le Ministère des Solidarités et de la Santé a dévoilé cette semaine une étude sur l'IVG. Réalisée par la DREES, la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques, s'appuie sur des données provenant de sources socio-administratives telles que les statistiques annuelles des établissements de santé ou les remboursements des forfaits pour des IVG. Elle révèle qu'en 2019, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse réalisées en France s’élève à 232 200.

Le taux le plus élevé enregistré depuis 1990

14 300 concernent des résidentes des départements et régions d’outre-mer, Mayotte compris. Il s'agit du taux de recours le plus élevé jamais enregistré depuis 1990 avec 15,6 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en France hexagonale et 28,2 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM).

Cette enquête révèle également qu'au niveau de la France entière, ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui restent les plus concernées, leur taux de recours étant de 27,9 IVG pour 1 000 femmes.

Source DREES

 

 

Un recours à l'IVG plus fréquent dans les DROM

Les taux varient beaucoup d'une région à l'autre mais la Guadeloupe et la Guyane recensent les chiffres les plus importants avec plus de 39 IVG pour 1000 femmes. La Guadeloupe détient le niveau le plus élevé sur le plan national avec 39,5 IVG pour 1000 femmes. Ce taux est de 28,6 en Martinique.

Dans nos régions, le recours à l'interruption volontaire de grossesse est aussi plus élevé pour les mineures. Le taux est ainsi deux fois plus important que dans l'Hexagone. Les pyramides des âges étant très semblables d’une région métropolitaine à l’autre, les différences de taux de recours observées ne peuvent selon la DREES, s’expliquer par des effets de structure par âge, mais bien par des différences de comportement.

En revanche, la Guadeloupe et la Martinique, qui ont une part plus élevée de femmes de 45 à 49 ans par rapport à la France hexagonale, ont des taux de recours moyens qui augmenteraient si on les standardisait selon la structure nationale.

En Guadeloupe, sur 3261 Interruptions volontaires de grossesse réalisées en 2019, 1412 ont été réalisées en établissement hospitalier. On recense 1834 forfaits remboursés en cabinet libéral et 15 forfaits médicamenteux remboursés en centre de santé ou planning familial.

Sur 2112 IVG réalisées en Martinique, 1651 l'ont été en établissement de santé, 457 forfaits IVG ont été remboursés en cabinet et 4 forfaits médicamenteux ont été remboursés en centre de santé ou planning familial.

Plus d'IVG tardives chez les mineures 

L'étude de la DREES donne aussi des indications sur l'âge gestationnel. Des données disponibles uniquement pour les IVG pratiquées en milieu hospitalier. La moitié des IVG réalisées en établissement hospitalier en 2019 concerne des grossesses de moins de 8 semaines d’aménorrhée . Celles réalisées durant les deux dernières semaines du délai légal s'expliquent en partie par les difficultés de parcours et d’accès.

Ces données peuvent refléter une offre insuffisante dans la région concernée ou d’une méconnaissance du système de santé par les femmes.

La part d'interruption volontaire de grossesse pratiquée tardivement est plus importante chez les jeunes femmes : 10,5 % chez les mineures, 8,5 % chez les 18-19 ans, 6,6 % chez les 20-24 ans et 4,9 % chez les femmes plus âgées.

En France, le délai légal pour avorter dépend de la méthode choisie. L’IVG médicamenteuse est possible jusqu’à la fin de la 5e semaine de grossesse, ce qui correspond à 7 semaines après le début des dernières règles. Si l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse est pratiquée dans un établissement de santé, ce délai peut s’étendre à 7 semaines de grossesse soit 9 semaines après le début des dernières règles. L’IVG instrumentale  peut être réalisée jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines après le 1er jour des dernières règles.

Les femmes en situation de précarité plus concernées

Par ailleurs, pour la première fois, les enquêteurs ont pu apparié les données sur les IVG avec des données fiscales pour l’année 2016. Elles montrent une corrélation nette entre le niveau de vie et 'interruption volontaire de grossesse. Les femmes venant d'un milieu plus précaire recourent ainsi plus à l'avortement que celles venant d'un milieu plus favorisé.

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