Inégalités : une grande pauvreté cinq à dix fois plus élevée en Outre-mer
Comme tous les deux ans, l'Observatoire des Inégalités a publié en fin de semaine dernière l'édition 2023 de son grand rapport sur les inégalités en France.
Selon l'INSEE, la " grande pauvreté " se définit, pour une personne qui vit en logement ordinaire, par des ressources qui sont inférieures à la moitié du niveau de vie médian, autrement dit moins de 885 euros par mois pour une personne seule. Pour ces raisons financières, la conséquence est aussi de devoir se priver de plusieurs éléments essentiels comme payer son loyer ou son emprunt, ses factures d'électricité, manger à sa faim, s'habiller.
Selon les données 2018 de l'Institut qui figurent dans le rapport, si au niveau hexagonale, la grande pauvreté frappe 2% des habitants, elle touche 11,8% de la population en Guadeloupe, 10,5% de celle de Martinique. Elle concerne aussi 13,5% des réunionnais et 29,1% des guyanais. Aux Antilles, un quart des personnes en situation de grande pauvreté vivraient ainsi avec 500 euros ou un peu plus par mois.
Ampleur de la pauvreté « ultramarine »
Ces chiffres font ainsi le constat frappant d'une triste réalité. Ce qui n'était pas possible auparavant selon l'Observatoire des Inégalités qui salue la nouvelle méthode de calcul de l'Insee. Aujourd'hui, la grande pauvreté est ainsi mesurée de manière plus précise car les situations locales sont calculées en fonction de celles nationales et non plus en fonction du niveau de vie de chaque territoire.
" L'ampleur de la pauvreté ultramarine n'est plus minimisée ", indique l'Observatoire. " Toute une partie des habitants Outre-mer vivent dans des conditions parfois proches de celles des pays les plus pauvres du monde alors que la France est l'un des plus riches ", peut-on encore lire dans le rapport publié jeudi dernier, qui évoque la situation "parfois dramatique"' en Guyane et à Mayotte.
