La prostitution, symbole d'un clivage droite-gauche

Par 31/03/2015 - 16:38 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:38

En France, il existe de nombreux sujets épineux. La prostitution en fait partie. Et c'est un nouveau retournement de situation qui a eu lieu hier, au Sénat. Les sénateurs ont décidé de modifier certains aspects de cette loi votée en 2013 par les députés. Petit récapitulatif sur ces changements.

    La prostitution, symbole d'un clivage droite-gauche
Il y a des lois qui vont en qui viennent dans l'actualité. Mais celle sur la prostitution reste un gros sujet de débat entre gauche et droite, entre Sénat et Assemblée nationale. Cette fois, c'est le Sénat qui a décousu la loi votée en première lecture à l'Assemblée. Il y a deux points principaux de divergences :

- Le délit de racolage : Créer en 2003 par Nicolas Sarkozy, ce délit pénalise le "fait, par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération". En gros, ce sont les prostituées qui étaient coupables. En 2013, les députés décident d'abroger ce délit de la nouvelle loi. Mais hier, les sénateurs l'ont rétabli. A l'instar du second point qui suit.

- La pénalisation des clients : Cette décision a été prise aussi en 2013 par le gouvernement socialiste. Il s'agissait de punir les clients par une amende de 1500 euros s'ils ont recours à une prostituée, en prenant comme base le modèle suédois qui pénalise les clients depuis 1999. Et bien là aussi, le Sénat a pris le contre-pied de l'Assemblée en abrogeant ce point.

Deux modifications qui ont interpellé la gauche et de nombreuses associations de défenses des prostituées. Elles parlent d'un recul, qui fait passer les prostituées pour des délinquantes et qui protège les clients. Mais la bataille est simplement perdue d'avance pour le Sénat. En effet, il n'a qu'un rôle "consultatif" et ses modifications repasseront devant l'Assemblée nationale pour un nouvel examen et donc un nouveau vote. Et il y a de très fortes chances qu'ils remettent en place le texte initial en place. Quoi qu'il en soit, le débat sur le plus vieux métier du monde n'a pas fini de faire parler de lui.
Thibault Rodrigue
@thibaulteduardo