Papillomavirus: Macron annonce une campagne de vaccination "généralisée" dans les collèges

Par 01/03/2023 - 09:33

Une campagne de vaccination "généralisée" va être lancée dans les collèges pour les élèves de 5e afin de mieux lutter contre le papillomavirus, responsable de plus de 6.000 cas de cancer par an, a annoncé mardi Emmanuel Macron.

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"À partir de la rentrée prochaine, pour tous les 5e, on va généraliser la vaccination", a indiqué le chef de l'Etat lors d'une rencontre avec des élèves dans un collège de Jarnac (Charente). "Cela permet d'éviter beaucoup de cancers. Beaucoup de pays l’ont fait".

Elle ne sera pas obligatoire et un accord parental sera nécessaire, a précisé l'Elysée.

A partir de septembre 2023, "la prescription et la vaccination contre le HPV (papillomavirus) pourront être réalisées par les pharmaciens, sages-femmes et infirmiers", a ajouté Emmanuel Macron, accompagné des ministres de la Santé et de l'Education, François Braun et Pap Ndiaye.

Interrogé sur le fait de ne pas rendre obligatoire ce vaccin, le chef de l'Etat a dit préférer "un travail de conviction". Mais "la question se posera pour savoir si à un moment donné on la rendra obligatoire", a-t-il ajouté. 

Ces annonces interviennent quatre jours avant la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain.

Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer: les HPV sont responsables de 2.900 cancers du col de l'utérus provoquant plus de 1.000 décès par an, 1.500 cancers de la sphère ORL, 1.500 cancers de l'anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination.

Fin 2021, 45,8% des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, et seulement 6% des garçons du même âge, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80% d'ici sept ans.

"Pas d'obligation"

"Le fait que ce vaccin soit soutenu politiquement est une très bonne nouvelle", a commenté à l'AFP Jean-Luc Prétet, directeur du centre national de référence sur les papillomavirus. "Il n’y a toutefois pas d’obligation, ce qui pourrait diminuer un peu l’impact de ces annonces".

La vaccination est aujourd'hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu'à l'âge de 19 ans et reste possible jusqu'à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.

Une expérimentation en milieu scolaire menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en 5e: le taux de vaccination est passé de 9% à 27% la première année et de 14% à 31% la seconde.

En Australie, où la vaccination se déroule à l'école, le taux de personnes infectées par les HPV est passé de 22,7% en 2005-2007 à 1,5% en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Et les prévisions tablent sur une éradication du cancer du col de l'utérus d'ici 15 ans.

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