5 dates à retenir jusqu’à l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe

Par 27/05/2023 - 08:00 • Mis à jour le 27/05/2023 - 09:30

Ce samedi 27 mai, date de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe, la rédaction de RCI vous présente 5 dates à retenir jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en Guadeloupe.

    5 dates à retenir jusqu’à l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe

-1635, cette date marque l’installation des Français en Guadeloupe

Dès l’année suivante, les historiens notent la présence d’esclaves sur le territoire. La première mention d’esclave retrouvé en Guadeloupe est celle d’une esclave amérindienne de Sainte-Lucie. Les mentions d’esclaves africains apparaitront les années suivantes.

L’installation des Français se fait dans la violence puisque l’île est habitée par des Indiens Caraïbes et les Français les chassent. Il y a des guerres, des massacres, beaucoup de violence.

-1685, l’édit de mars 1685 dit « Code noir »

C’est la législation sur les esclaves qui indique que l’esclave doit être baptisé, ou encore que l’esclavage se transmet par la mère. Cette ordonnance cite des punitions très sévères pour les esclaves qui ne respectent pas les règles du Code noir et cela va jusqu’à la mutilation ou la mort. Dès le départ les règles des affranchissements y sont fixées aussi. Il y a toutes les possibilités d’affranchissement dans le Code noir, y compris si les maitres sont mineurs. Dans l’édit de mars 1685, les affranchis ont les mêmes droits et privilèges que les personnes nées libres. Au départ, il y a une égalité entre libres blancs et non blancs, mais elle va disparaitre progressivement dans les années 1700.

-1794, c’est la première abolition de l’esclavage en Guadeloupe

Ce qui provoque la première abolition de l’esclavage, ce sont notamment des révoltes d’esclaves dits de couleur à Saint-Domingue qui réclament l’égalité avec les blancs pour les uns et la liberté pour les autres. En 1793, l’envoyé de la France à Saint-Domingue pour maintenir Saint-Domingue décide, dans le cadre de la République française, d’abolir l’esclavage. Cette mesure est étendue en 1794 dans toutes les autres colonies et sera appliquée en Guadeloupe en juin 1794. Elle sera aussi appliquée en Guyane, mais pas en Martinique et à la Réunion.

À noter que c’est une abolition qui s’accompagne du travail forcé parce que les esclaves sont obligés de travailler sur l’habitation de leur ancien maitre.

Les ¾ des grands maitres sont partis. La situation change pour les anciens esclaves parce que leur ancien maitre n’est plus là, mais la période est marquée par un recul de la production de sucre. Les nouveaux libres vont travailler davantage et faire davantage de culture vivrière. Ils peuvent mieux se nourrir ; mais touche une rémunération très faible. Ils auront droit à un quart des récoltes et cela ne représente pas grand-chose.

-1802, l’esclavage est rétabli 

Napoléon Bonaparte est arrivé au pouvoir en 1789. Dans un premier temps, il est pour le maintien de l’abolition, mais en Guadeloupe il va y avoir une rébellion des officiers de couleurs. Il envoie donc une expédition pour réprimer cette opposition. Celui qui est chargé de réprimer cette rébellion, le général Richepance, décide de rétablir l’esclavage et Napoléon va entériner cette mesure. Comme explication ? Il affirme que l’idée est de punir les Guadeloupéens qui se sont révoltés contre son envoyé. Des révoltes qui ont éclaté en raison d’une politique de discrimination menée contre les hommes de couleur.

esclavage

Les soldats de couleur s’étaient révoltés, car ils touchaient une solde supérieure qui a été supprimée, mais maintenue pour les blancs. Après le décès du général, un soldat noir s’attendait naturellement à recevoir une promotion qui lui était due en raison de son grade, mais c’est un homme blanc qui l’a obtenue. Au moment de la rébellion des officiers de couleur, ces derniers étaient sur le point de se faire déporter avec un certain nombre d’ennemis politiques.

-1848, abolition définitive de l’esclavage en Guadeloupe

Avec la Révolution de février 1848 en France, le roi est chassé et tout de suite Victor Schœlcher, abolitionniste convaincu, est nommé sous-secrétaire d’État aux colonies. Il va convaincre le gouvernement d’abolir immédiatement l’esclavage. La révolution a lieu le 26 février en France et, deux mois plus tard, le 27 avril, le gouvernement provisoire décrète l’abolition de l’esclavage.

C’est en tout cas ce que dit la version officielle de l’histoire. Notons tout de même, qu’aujourd’hui, le rôle de Victor Schoelcher dans l’abolition de l’esclavage fait l’objet de controverses.

À cette époque, Mondésir Richard, libre de couleur et mandataire des libres de la Guadeloupe, prône lui aussi l’abolition de l’esclavage sur le territoire.

Après l’arrestation de l’esclave Romain en Martinique le 21 mai, en Guadeloupe aussi, il commence à y avoir de l’agitation et des manifestations tandis qu’on demande aux esclaves de faire preuve de patience. Le 27 mai, le gouverneur de l’époque décide alors d’emboîter le pas à celui de la Martinique qui proclame l’abolition le 23 mai. Le décret officiel n’arrivera que le 5 juin à Basse-Terre.

 

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