La romancière guadeloupéenne Estelle-Sarah Bulle primée

Par 29/08/2018 - 14:40 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:17

La primo-romancière Estelle-Sarah Bulle a reçu mardi le prix Stanislas du premier roman pour son livre "Là où les chiens aboient par la queue", récit porté par une langue enchanteresse, où se mêlent français et créole, sur l'exil des Guadeloupéens dans l'hexagone après les années 1950.

    La romancière guadeloupéenne Estelle-Sarah Bulle primée

Ce prix, doté de 3.000 euros, sera remis à la romancière âgée de 44 ans, le 8 septembre à l'occasion du Livre sur la Place à Nancy, première grande manifestation de la rentrée littéraire. Estelle-Sarah Bulle, en lice également pour le prix du roman Fnac, a été choisie au 3e tour par 8 voix contre 4 à Pauline Delabroy-Allard pour "Ça raconte Sarah". Le jury composé de journalistes et critiques littéraires était présidé cette année par Leila Slimani.

"Là où les chiens aboient par la queue", sorti en librairie le 23 août, raconte l'histoire entrelacée de la famille Ezechiel et de la Guadeloupe dans les années 1950 et 1960 puis les réalités douces-amères de l'exil dans les décennies 1970-2000. Une jeune trentenaire, née en France, se fait raconter un pays qu'elle ne connaît pas ou si peu par une tante septuagénaire, "gentille sorcière", prénommée Antoine et aînée d'une famille de trois enfants dont la mère, disparue prématurément, était issue d'une lignée de "Blancs-Matignons", des Bretons venus s'établir en Guadeloupe au XVIIIe siècle pour échapper à la famine.

 

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Au fil des chapitres, Estelle-Sarah Bulle, née à Créteil en 1974 d'un père guadeloupéen et d'une mère franco-belge, nous entraîne dans une histoire largement méconnue, celle de Français, immigrés de l'intérieur, confrontés au racisme, qui s'étonnent de ne voir aucun noir à la télévision à part "de temps en temps" quelques écrivains et sportifs noirs.