L'accès à la propriété de plus en plus difficile

Par 16/11/2018 - 11:55 • Mis à jour le 18/06/2019 - 12:18

D’après le dernier bulletin flash de l’INSEE, la part des ménages propriétaire a diminué entre 1990 et 2014 malgré une forte hausse de leur nombre. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène, la raréfaction des zones constructible mais aussi les barrières de l’accès au crédit immobilier pour les ménages moins favorisés.

    L'accès à la propriété de plus en plus difficile

Selon les derniers chiffres officiels, en Guadeloupe, 101 050 ménages sont propriétaires de leur logement en 2014. Leur nombre a augmenté de 50 % depuis 1990 contre 30 % en France hexagonale. Cependant il croît moins vite que le nombre total de ménages incluant aussi les ménages locataires et ceux logés à titre gratuit. Une hausse du nombre total de ménages qui s’explique par la décohabitation et le vieillissement de la population et qui tendent à réduire le nombre de personnes à l’intérieur du ménage.

Mais depuis 2009, cette progression faiblit en raison de la baisse de la population. En 2014, le taux de ménages propriétaires s’élève à 59 % parmi l’ensemble des ménages, soit un taux proche de celui de la France hexagonale. En Guadeloupe, comme en Martinique ou à la Réunion le taux de propriétaires diminue. Il était de 66 % en 1990. A l’inverse, la part des ménages locataires augmente de sept points et celle des ménages logés gratuitement reste stable.

Difficulté de l'accès au crédit pour les ménages moins aisés

Cette baisse du taux de propriétaires pourrait s’expliquer par une dégradation des conditions d’accès à l’achat de biens immobiliers pour certains ménages. Ainsi, les moins favorisés d’entre eux auraient du mal à financer l’achat de leur futur logement, ce qui aurait un effet négatif sur le taux de propriétaires en Guadeloupe. Avec une pauvreté monétaire parmi les plus élevées de France (yc. DOM), l’accès au crédit immobilier serait plus difficile en Guadeloupe que sur le territoire hexagonale. Par ailleurs, le départ des jeunes les plus diplômés vers l’Hexagone amplifie la baisse du niveau de revenus des moins de 40 ans, qui habituellement sont les plus enclins à l’accès à la propriété. Cette baisse est également expliquée par certaines spécificités locales, comme la politique de rénovation de l’habitat, ou la raréfaction du foncier.

De fait, elle concerne plus particulièrement les ménages dont le référent appartient à certaines catégories moins favorisées, telles que les chômeurs, employés, ouvriers, ou les familles monoparentales. Même les ménages d’actifs occupés ou de retraités sont de moins en moins propriétaires de leur logement : entre 1990 et 2014, la part de propriétaires passe de 58 % à 55 % parmi les actifs occupés, et de 85 % à 83 % parmi les retraités. D’autres ménages, plus à l’aise financièrement, sont en proportion plus souvent propriétaires de leur logement. Il s’agit de ménages dont le référent est cadre ou diplômé de l’enseignement supérieur.