Les filières viandes sont trop désorganisées

Par 28/07/2021 - 15:22

Les filières viandes en Guadeloupe sont des pieuvres inefficaces qui ne permettent pas de développer la production de viande locale. C'est le constat qu'on peut faire à la sortie de la réunion mardi entre les chefs d'exécutifs et les patrons de certaines filières et des coopératives à la Chambre d'agriculture.

    Les filières viandes sont trop désorganisées

Ce manque d'organisation donne des situations hallucinantes. Savez-vous par exemple que l'on détruit certaines semaines des quantités de volailles locales ? Elles arrivent à la date limite de consommation car elles n'ont pas été mises en distribution faute d'entente au sein de la filière. Ecoutez Franck Desalme, président de l'Iguavie :

Et sachez que la production locale de volailles ne représente en Guadeloupe que 4000 poulets par mois. La filière locale ne représente que 4% des volailles consommées en Guadeloupe.

La réunion entre Guy Losbar et Ary Chalus, présidents du Conseil départemental et du Conseil Régional avec les professionnels de la filière de viande bovine a permis de mettre en lumière certaines incohérences. Alors que des éleveurs bovins cherchent du terrain pour agrandir leur cheptel et pouvoir en vivre ou alors pour décontaminer leurs bovins qui sont touchés par la chlordécone et ne trouvent pas de foncier sain disponible, eh bien, on apprend que près de 10 000 hectares de foncier sont en friche en Guadeloupe. Vous avez bien entendu : ni occupé par l'agriculture ni par l'élevage. Complètement libres. Et ça, il a fallu cette réunion pour que Madeleine Pagésie, de la Sicapeba, la coopérative des éleveurs des producteurs éleveurs l'apprenne. 

Mais pourquoi au fait cette réunion ? Eh bien parce que l'abattoir départemental du Moule est en déficit chronique. Près de 400 000 euros de gouffre à chaque exercice. Il faut dire qu'il est largement sous-utilisé. Pour le Président de l'abattoir, ce type de réunion, ce n'est pas nouveau mais pour Gerard Blombou, on a surtout essaimé les sites d'abattage alors qu'il suffisait d'un seul.