Les planteurs asphyxiés laissent planer des menaces sur la campagne sucrière en Guadeloupe

Par 09/02/2024 - 11:18

Dans une lettre ouverte à l’attention de la population, des décideurs et des responsables politiques, les planteurs de canne de Guadeloupe appellent à une prise de conscience afin de sauver leur secteur.

    Les planteurs asphyxiés laissent planer des menaces sur la campagne sucrière en Guadeloupe
Usine de Gardel @L.C.

Les planteurs sont en colère. Dans une lettre ouverte pour sauver leur profession, Ils lancent un appel poignant.

Un cri du cœur exprimé, indiquent-ils avec la gorge serrée, pour attirer l'attention sur la situation dramatique dans laquelle ils se trouvent. Eux qui ont longtemps été les gardiens de l'identité agricole guadeloupéenne, se disent aujourd'hui menacés.

Ils dénoncent l'obsolescence de leur modèle économique bien trop éloigné de leur réalité, avec un modèle de fixation des prix de la canne à sucre qui est devenu un fardeau insoutenable, une rémunération, selon eux, loin d'être juste envers leur labeur.

Ainsi, sur 1 tonne de canne livrée, seul le sucre est payé sans tenir compte des autres produits dérivés, comme la mélasse ou la bagasse. Leurs revenus, précisent-ils sont donc loin de couvrir leurs coûts de production. Une injustice économique qui menace leur subsistance et impacte aussi celle de leurs familles.

« L'urgence de sauver les exploitations »

Les planteurs lancent donc un appel à la solidarité car, selon eux, les conséquences de la crise qu'ils traversent se répercuteront sur l'ensemble de la Guadeloupe. Ils appellent tout un chaque « citoyen média » à relayer leur voix auprès des décideurs.

Les agriculteurs attendent de ces derniers des mesures pour réviser le prix de la tonne de canne pour les planteurs. « Nous sommes à la croisée des chemins avec l'urgence de sauver les exploitations et plus largement les terres et l'héritage agricole »

C’est ce que confirme Eugène Mardivirin, représentant du Kolectif des Agriculteurs, reçu ce vendredi matin (9 février) dans « Parlons Vrai », sur RCI.

On demande 160 euros sinon il n’y aura pas de récolte. L’usinier fait trop de beurre sur nous, nous répète toujours la même chose, que l’usine ne gagne pas. On a vu sur un site où il déclare son bilan qu’il a fait un bénéfice de 5,8 millions d’euros avec un report à nouveau de 16 millions. Donc il faut qu’il nous explique. Nous ne demandons rien à l’Etat mais juste que l’industriel puisse faire sa part. Nous avons monté un Kolectik pour expliquer notre situation aux gens 

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