Maïré Bavarday-Rosa reçoit le deuxième prix du Black Ambition de Phraell Williams

Par 14/11/2023 - 07:00 • Mis à jour le 14/11/2023 - 08:27

Jeudi dernier (9 novembre), Maïré Bavarday-Rosa, une Marie-Galantaise a reçu un chèque de 250 000 dollars en remportant le deuxième prix du Black Ambition, créé par Pharell Williams, après avoir pitché son projet d’entreprise.

    Maïré Bavarday-Rosa reçoit le deuxième prix du Black Ambition de Phraell Williams
Pharell Williams lui a remis ce prix en personne.

Maïré Bavarday-Rosa est originaire de Marie-Galante. Son bac en poche à tout juste 17 ans, elle fait le choix de se rendre au Canada pour ses études supérieures.

Je ne voulais pas aller étudier en France. Je ne sais pas pourquoi. J'ai toujours aimé faire les choses un peu différemment. Donc, sans même savoir ce que je faisais, j'ai candidaté à des universités au Canada. C'était bien avant que tout le monde y aille, donc j'étais une des premières à partir.

Celle qui s’est orientée dans le social, et plus précisément dans la prévention de la criminalité, s’installe finalement à Atlanta. Et loin de toutes attentes, galvanisée par l’esprit d’entreprise qui règne dans la capitale de l’État de Géorgie, Maïré se lance elle aussi dans l’entrepreneuriat après une expérience de vente de chaussures en ligne.

Des débuts laborieux

Au début, j'avais une boutique en ligne qui finalement s'est transformée en service de réexpédition de colis parce que les clients me demandaient souvent d'acheter des choses que je ne vendais pas, mais ils les trouvaient en ligne eux- mêmes. Ils me demandaient mon adresse, je recevais les colis et ensuite je les renvoyais vers eux. C'est comme ça que le service a pris naissance par la demande des gens.

C’est ainsi que nait sa première entreprise, Relay Shop USA, en 2014. Un business mené depuis sa chambre en colocation et qui lui aura valu des années difficiles.

J'ai eu tellement de déboires, j'ai perdu beaucoup d'argent. Tu paies les gens pour faire le travail, ils ne le font pas nécessairement bien. Et aussi, j'étais très isolée, je ne parlais pas super bien anglais. Ma famille n'est pas ici, j'ai dû tout développer de A à Z sans argent. C'était vraiment difficile.

Un partage d’expérience

pitch

Ce sont toutes ces difficultés rencontrées qui lui ont donné l’envie de venir en aide à son tour à ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat.

Je me suis promis que si le premier business était un succès, dès que je pourrais, j'essaierais d'aider d'autres entrepreneurs qui aussi galèrent au début.

En 2017, elle emménage dans un grand bâtiment avec un entrepôt et décide de partager son espace avec d‘autres entrepreneurs. Et elle lance alors « Ecomspaces » :

On a du coworking, on a un entrepôt où on fait les envois, le shipping, on a des studios photo, on a des podcasts room, etc.

Tous les services nécessaires pour les entreprises qui se lancent.

C’est ce projet qu’elle souhaite développer que l’entrepreneure aujourd’hui âgée de 40 ans a partagé auprès des équipes de Pharell Williams, qui l’ont approché pour qu’elle candidate au concours Black Ambition.

Un parcours récompensé

Sélectionné parmi les 3 000 candidatures, Maïré Bavarday-Rosa s’est retrouvé par les 250 demi-finalistes en juin dernier. Au bout de trois mois de « mentorship » elle a ensuite été sélectionnée parmi 50 finalistes, avant de se retrouver parmi les 8 « top finalistes » il y a trois semaines. Un défi l’attendait : pitcher son projet pour la première fois.

C'était ma première fois à pitcher parce que j'avais toujours eu peur de mon accent. J'avais peur de l'anglais, ce n'est pas ma première langue. J'étais toujours très réticente à participer à des compétitions de pitch parce que je ne pensais pas que j'avais le calibre et que même que mon entreprise n'était pas au calibre des autres entreprises. Les autres avaient déjà pitché à la télé, dans Shark Tank, ils ont déjà reçu des investissements. J'étais vraiment la seule qui n'a jamais eu d'investissement et qui n'a jamais pitché de sa vie.

Un pitch qui lui a valu la deuxième place du concours et un chèque de 250 000 dollars pour mener à bien son projet de développement. « Je ne m'y attendais vraiment pas ! », confie l’entrepreneure.

Aujourd’hui Maïré Bavarday-Rosa souhaite que « Ecomspaces » vienne en aide aux entreprises du monde, et notamment des territoires ultramarins.

Mairé Bavardy Rosa

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