Mobilisation à Gardel : des échanges inefficaces

Par 27/02/2024 - 10:49 • Mis à jour le 27/02/2024 - 12:54

Comme annoncé, plusieurs planteurs se sont rassemblés ce mardi matin 27 février devant l’usine de Gardel au Moule. Ils réclament une révision du prix de la tonne de cannes. Les planteurs ont été reçus par le directeur général délégué de l’usine, sans pour autant obtenir gain de cause.

    Mobilisation à Gardel : des échanges inefficaces
Une centaine de planteurs se sont réunis ce matin. Photos : Alexandre Giraud

Une centaine de planteurs se sont réunis ce matin dès 6 heures devant l’usine de Gardel au Moule. Une action qui avait pour but de porter haut leur revendication, à savoir une revalorisation du prix de la tonne de cannes. Une délégation a été reçue par le directeur général délégué de l’usine. Mais le bilan n’est pas concluant.

« La mort de la filière »

Olivier Sapotille, des Jeunes Agriculteurs et membre de la délégation qui a rencontré la direction de Gardel.

Aujourd'hui, ça n'a pas abouti et on constate qu'on est pour une mort de la filière. On nous parle de petits planteurs, nous sommes sur une île, il y a pas mal de petits planteurs.

Ce que souhaite le collectif c’est que le prix plancher soit fixé pour rémunérer les planteurs sans prendre en compte la richesse saccharine qui fluctue et se répercute sur cette rémunération.

Cette proposition avancée, elle a été faite par des experts, explique Olivier Sapotille.

Avec un dossier en main, on vient présenter le travail des experts. On ne peut pas survivre si on ne met pas les choses à plat pour recadrer la filière ou réformer la filière. C'est la mort des petits planteurs. Et s'il n'y a pas de planteurs, il n'y a pas de sucre, il n'y a pas de Gardel. Donc eux, ils n'arrivent pas à comprendre ou ils ne veulent pas comprendre ce qui se passe aujourd'hui.

La menace plane

Nicolas Philippot, directeur général délégué de Gardel, a accepté de les recevoir « par politesse » et précise que cela dépend de la convention canne et que ce sujet est complexe.

Ils ont besoin d'être entendus et ont besoin d'échanger. Donc je les ai reçus. Malheureusement, tout ce qui touche à la canne, à la convention canne, ça fait plus d'un an et demi qu'on en débat avec des personnes qui sont parfaitement informées. C'est compliqué, je pense, de prendre en cours de route des sujets aussi complexes que ceux de la canne. On s'est parlé, mais on est très loin de s'entendre.

Les planteurs ont menacé de ne pas participer à la récolte. Une position qui peut avoir des conséquences sur la campagne sucrière.

Nicolas Philippot, directeur général délégué de Gardel :

S’il y a un blocage, cela aura des impacts. S'il n'y a pas de blocage et qu'ils ne participent pas à la récolte, ça aura moins d'impact. Mais je rappelle que les distilleries sont ouvertes et que certains producteurs de cannes ont déjà commencé à livrer leur canne dans les distilleries, que les campagnes sont lancées. Le drame serait que comme l'année dernière, du fait de blocage, on assiste à une baisse des richesses parce que c'est la réalité du cycle végétatif de la canne à la baisse des richesses et donc à des planteurs qui, condamnés à couper leur canne trop tardivement, auraient des richesses encore plus basses que celles qu'ils ont eues peut-être l'année dernière.

Un drame quand on estime que « les richesses sont excellentes cette année ».

Nicolas Philippot a également déploré la circulation de chiffres erronés qui tendent à créer de la méfiance chez les planteurs.

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