SEMSAMAR : les élus dénoncent la mainmise de l'Etat

Par 22/10/2018 - 06:10 • Mis à jour le 18/06/2019 - 12:23

Après l’annonce de possibles changements à la direction de la SEMSAMAR et de la SEMAG. Ils sont nombreux dans la classe politique guadeloupéenne à s’insurger

    SEMSAMAR  : les élus dénoncent la mainmise de l'Etat

Après l'annonce de possibles changements à la direction de la SEMSAMAR et de la SEMAG, nombreux sont ceux qui s'insurgent dans la classe politique locale.

 Marie-Paule Bélénus Romana serait-elle sur la sellette ? C'est en tous cas ce qu'avancent plusieurs médias. L’actuelle directrice de la Semsamar devrait bientôt quitter ses fonctions.Un conseil d’administration devrait se tenir dans quelques jours et c’est l’actuel directeur de la SEMAG qui serait pressenti pour la remplacer.

Beaucoup s’insurgent parmi nos élus. Les parlementaires guadeloupéens par le biais d’un communiqué commun, ont réagi, dénonçant, ce qu’ils qualifient de funeste projet. Pour eux, l’Etat veut faire main basse sur les deux principaux outils de la politique du logement et d’aménagement des Antilles-Guyane, en usant, je cite, de tous les chantages et autres outils d’intimidation. Ils accusent par ailleurs , l’Etat et le gouvernement, par l’intermédiaire de son bras armé la SNI , la Société Nationale Immobilière, filiale de la Caisse des Dépôts et consignations, de se rendre coupables d’organiser en catimini une fusion de la SEMAG et de la SEMSAMAR et créer ainsi une grande holding afin de dessaisir les collectivités propriétaires et donneuses d’ordre, la Région, le Département, les communes et les intercommunalités, de leurs compétences logement.

La Présidente du Conseil départemental, Josette Borel Lincertin, fait part de sa vive préoccupation quant aux grandes manœuvres en cours organisées depuis Paris autour de nos sociétés d’économe mixte, et singulièrement la SEMSAMAR. L’exécutif départemental, est le premier actionnaire de la SEMAG et le deuxième de la SIG. La collectivité se dit choquée par des méthodes qui allient selon elle, dissimulation et brutalité. D’après la collectivité, seuls les élus « amis » sont informés en comptant sur le fait que leur docilité passera avant l’intérêt de leur territoire. Josette Borel Lincertin demande au Gouvernement de clarifier rapidement ses intentions pour ne pas laisser libre cours à des spéculations qui déstabilisent des entreprises essentielles à nos politiques de logement social et d’aménagement.

Pour le GUSR, la révocation de la directrice, sans qu’aucune cause réelle et sérieuse n’ait été avancée, constitue une faute grave de la part des autorités décisionnaires. Pour le parti de Guy Losbar, toute action hostile engagée contre la direction de la SEMSAMAR, conduirait à déstabiliser dangereusement la structure et serait de nature à remettre en cause la politique du logement social et de l’aménagement des territoires où la structure intervient.

La Fédération du Parti Socialiste, elle, condamne sans réserve la grossière et brutale tentative de main mise de l’Etat sur la SEMSAMAR et la SEMAG. Et d’ajouter que la SNI, filiale de la CDC, a manifestement reçu des ordres du gouvernement et de l’Elysée d’opérer, sans ménagement et manu militari, cette reprise en main.