Bientôt des pièges pour éradiquer les mangoustes à l’îlet Fajou

Par 18/10/2020 - 00:30 • Mis à jour le 20/10/2020 - 09:35

Afin de lutter contre les effets néfastes de la mangouste, sur la biodiversité locale, le Parc national de la Guadeloupe organisera en 2021 la pose de pièges à l’îlet Fajou.

    Bientôt des pièges pour éradiquer les mangoustes à l’îlet Fajou

« C’est une espèce qui peut paraître mignonne de prime abord mais en fait elle a un impact vraiment énorme sur les colonies d’espèces locales », explique Barthelemy Dessange chargé de vulgarisation au Parc National de la Guadeloupe, au sujet de la mangouste. Introduite en 1887 en Guadeloupe pour lutter contre le rat noir, ce petit mammifère a proliféré et représente encore une menace pour certaines espèces endémiques de l’archipel. Oiseaux, reptiles ou amphibiens font partie de ses proies et la mangouste est jugée par les spécialistes en grande partie responsable de certaines extinctions dans le passé, comme celles de  l'améive du genre "ameiva", sorte de cousin de l'anolis, de plus grande taille, disparu depuis les années 1950. 

La mangouste peut aussi détruire des nids de tortues ou menacer des couresses, de petits serpents endémiques inoffensifs. Le parc national de la Guadeloupe tente ainsi de combattre ce petit animal par la pose de pièges, notamment sur les îlets. Des « pièges photographiques » devraient être posés en 2021 dans certaines zones pour repérer et « supprimer » les mangoustes, explique Barthélémy Dessange. De telles campagnes sur des îlets ont déjà fait leurs preuves en 2001 et 2002 avec l’INRA (aujourd’hui INRAE) et le Parc National.

 « L’espèce se développe dans les régions chaudes voire sèches » et s’adapte très bien au réchauffement climatique, explique encore le représentant du Parc. C’est pourquoi, « sur la partie principale de Grande- Terre et Basse-Terre c’est impossible d’éradiquer la mangouste » car « l’implantation est trop forte », y compris, à présent, à certains niveaux d’altitude de la Basse-Terre, pourtant trop frais par le passé. 

Barthelemy Dessange insiste donc sur l’importance de sensibiliser la population, pour éviter, par exemple de « donner à manger » à ce petit mustélidé que beaucoup perçoivent comme inoffensif.