Le zoo de Guadeloupe accueille quatre makis cattas

Par 14/08/2020 - 13:06 • Mis à jour le 14/08/2020 - 13:47

Arrivées tout droit du Parc Zoo du Reynou en France où elles sont nées, 4 femelles Makis cattas ont rejoint ce vendredi matin le Zoo de Guadeloupe. Après des années de travail, l'équipe du zoo était ravie d’accueillir cette espèce de lémuriens originaire de Madagascar menacée d'extinction.

    Le zoo de Guadeloupe accueille quatre makis cattas

A 9h ce vendredi matin, le zoo est en effervescence. Après des années de travail, l'équipe de soigneurs va enfin pouvoir accueillir les lémuriens. Après leur long voyage en avion, les quatre femelles ont passé la nuit au calme dans un espace sécurisé et vont enfin pouvoir découvrir leur nouveau territoire.

Pour l'occasion,Sylvain Pardon, jeune stagiaire soigneur, est autorisé à entrer dans l'enclos. Originaire de Madagascar, il est ému de voir des animaux de son pays qu'il chérit depuis son plus jeune âge.

A peine la porte ouverte, trois des makis cattas se précipitent dans l'enclos et partent immédiatement en exploration. Au bout de quelques minutes, la quatrième les rejoint timidement. Confiantes, certaines entament déjà une série de sauts. De quoi rassurer Paola Dvihally, la vétérinaire, sur la suite de leur adaptation. Nées au Parc Zoo de Reynou dans la Haute-Vienne, les quatre femelles sont habituées à la vie en captivité.

Une espèce en danger 

Le maki catta est un primate omnivore à tendance végétarienne. Ce primate se nourrit principalement de feuilles, de fleurs, de fruits, de bourgeons, d'écorces et de sève. Il peut aussi manger des insectes, des araignées et des petits vertébrés tels que des oiseaux et des lézards.

Cette espèce, emblématique de l'île de Madagascar, est considérée comme en danger d'extinction par l'Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Espèce endémique de ce pays, elle est victime de la dégradation et la destruction de son habitat. En effet, les forêts de Madagascar tendent à disparaître, au profit de l'agriculture et de l'élevage. Ces lémuriens sont aussi victimes du trafic illégal d'animaux.

Une règlementation stricte des transferts d'animaux 

Pour Claude-Henri Marsol, le directeur du zoo de Guadeloupe, l'arrivée de cette nouvelle espèce est l'accomplissement d'un long travail mené par les équipes et la reconnaissance du statut de l'établissement sur le plan européen. Les échanges d'animaux effectués dans le cadre de programme de conservation et d'élevage, sont très réglementés.

L'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA), créée en 1988, fédère plus de 300 zoos adhérents à travers l'Europe.

Les parcs zoologiques qui adhèrent à l'EAZA, s'engagent  à respecter la charte de l'association qui prévoit des transferts d'animaux entre zoos. Toute dimension commerciale est formellement bannie dans ces échanges. L'association s'assure d'une coopération étroite entre les différents établissements. Les parcs zoologiques doivent adopter les mêmes normes sanitaires et l'accent est mis sur le maintien d'un capital génétique riche. On évite ainsi la reproduction au sein d'une même portée.

L'objectif principal étant la préservation des espèces dans le but de les réintroduire un jour dans leur habitat naturel d'origine. Des programmes de réintroduction ont déjà porté leurs fruits en Afrique. En 2019, Kuimba et Mayombé, deux femelles gorilles nées au ZooParc de Beauval, ont pu regagner les plaines de l'Ouest du Gabon.

Ce vendredi matin, le zoo de Guadeloupe n'ouvrait qu'à 10h mais certains visiteurs étaient déjà présents dès 9h, très heureux d'apprendre qu'ils allaient pouvoir découvrir en exclusivité ces lémuriens.

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