80 000 Guadeloupéens toujours privés d’eau après des actes de malveillance

Par 24/03/2024 - 08:33 • Mis à jour le 24/03/2024 - 09:41

Alors que l’alimentation en eau a pu être rétablie dans certaines communes à la suite d’actes de malveillance sur le réseau de distribution, près de 80 000 Guadeloupéens sont toujours privés d’eau ce dimanche matin (24 mars).

    80 000 Guadeloupéens toujours privés d’eau après des actes de malveillance

Ce dimanche matin (24 mars), 80 000 Guadeloupéens sont toujours privés d’eau, d’après le dernier point de situation de la préfecture.

La distribution a pu être rétablie, hier (samedi 23 mars), aux Saintes, à Baie-Mahault, à Capesterre-Belle-Eau (sauf sur le secteur La Plaine) et partiellement à Petit-Bourg.

L’eau coule également à nouveau au robinet dans les communes de Sainte-Anne, Saint-François et la Désirade, qui étaient concernées par la dégradation de l’usine de Deshauteurs.

En revanche, les communes des Abymes, de Goyave et du Gosier sont toujours impactées par le manque d’eau en raison de la rupture de la canalisation principale (Feeder), qui relie la Basse-Terre et la Grande-Terre. Une rupture due à des actions de malveillance.

Enquêtes judiciaires

Le préfet, Xavier Lefort, condamne à nouveau avec la plus grande fermeté les actes de dégradation volontaire commis au détriment de la population et qui ont mis en difficulté le fonctionnement de plusieurs établissements de santé, dont le CHU.

Mercredi (20 mars, la préfecture a saisi les deux procureurs de la République de Guadeloupe suite aux actes de malveillance sur les canalisations qui ont entraîné de graves perturbations dans la distribution de l’eau sur toute l’île. Les brigades de gendarmerie territorialement compétentes ont été saisies des enquêtes judiciaires ouvertes pour destructions aggravées et mise en danger de la vie d’autrui.

Réparation

Les travaux se poursuivent, ce dimanche, pour réparer la fuite sur la canalisation principale. « Dans un environnement très difficile d’accès qui a nécessité la réquisition de matériel spécifique pour travailler en milieu inondé, ainsi que de l’hélicoptère de la sécurité civile pour réaliser les réparations qui sont toujours en cours », précise la préfecture. La fuite est, en effet, localisée dans la mangrove. Quand un retour à la normale ? La préfecture l’espère « au plus vite », sans plus de précision.

Reprise du travail au SMGEAG

Toujours dans ce dossier de l’eau, notons que la grève a été suspendue au SMGEAG vendredi. Les salariés sont en attente de la signature d'un protocole d'accord de suspension de conflit. Béatrice Simion, déléguée syndicale UNSA SMGEAG, a indiqué que la reprise du travail est prévue ce lundi.

Nous avons quand même obtenu certaines avancées sur la plateforme de revendications. Des avancées majeures pour le personnel. Il ne s'agit pas simplement de parler de revendication salariale, mais bien de dysfonctionnements au niveau du SMGAG, qui impacte jusqu'à la distribution de l'eau au niveau du robinet. Ça fait déjà plus d'une année que l'UNSA alerte sur des manquements de matériel, des réparations qui sont faites par des sous-traitants qui ne connaissent pas véritablement le réseau et qui sont mal faites.

Concernant les actes de malveillance observées sur le réseau de distribution d’eau (usine Moustique à Petit-Bourg, usine de Deshateurs/Sainte-Anne et sur le Feeder de Belle-eau-Cadeau), la délégué syndicale UNSA SMGEAG a souligné au micro de Naiza Rippon que dégrader son outil de travail n'est pas dans l'ADN du syndicat.

A ECOUTER Béatrice Simion, déléguée syndicale UNSA SMGEAG

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