Les psychiatres de Guadeloupe grognent

Par 25/08/2015 - 21:47 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:32

La confédération des praticiens hospitaliers et le syndicat des psychiatres de la Guadeloupe montent au créneau. Ils dénoncent des manques de moyens humains et financiers, alors que l’Agence Régional de Santé (ARS) a annoncé le transfert de l’activité de psychiatrie de Grande-Terre du Centre Hospitalier Universitaire (CHU), vers le Centre Hospitalier de Montéran (CHM).

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Dans un communiqué datant du lundi 24 août, la confédération des praticiens hospitaliers et le syndicat des psychiatres de la Guadeloupe dénoncent des manques de moyens humains et financiers dans le département."Les indicateurs sont très inquiétants, récemment nous avons fait une enquête, nous savons que 30% de la population en Guadeloupe, présente une souffrance psychique. Nous savons qu’en Guadeloupe, il y a deux fois plus d’internements que la moyenne nationale. Nous savons qu’en Guadeloupe il y a deux fois moins de psychiatres. De plus, tout un ensemble de populations est mal pris en charge comme les ados et les personnes âgées. On a de très gros besoins et des moyens qui ne sont pas adéquats et qui sont en attente depuis plusieurs années", a indiqué Michel Eynaud, conseiller régional de la confédération des praticiens hospitaliers, ce mardi, sur l’antenne de RCI Guadeloupe.

L’intervention de la confédération des praticiens hospitaliers et du syndicat des psychiatres de la Guadeloupe arrive après que l’ARS ait annoncé le transfert de l’activité de psychiatrie de la Grande-Terre du CHU, vers le Centre Hospitalier de Montéran CHM. Selon Michel Eynaud, il s’agit de transférer des crédits entre un établissement extrêmement déficitaire vers un établissement qui n’est pas très riche."C’est une discussion essentiellement financière, alors que nous nous disons qu’il faut améliorer la santé psychique pour tous les Guadeloupéens", a-t-il précisé.

Face à l’inquiétude des médecins psychiatres, l’ARS tient un discours qui se veut rassurant. Patrice Richard, le directeur général de l’agence, explique que le transfert de l’activité psychiatrique vers Montéran s’inscrit dans la création à terme d’un établissement public de santé mentale en Guadeloupe.