Affaire David Vincent : les témoignages d'une famille brisée

Par 08/06/2021 - 22:17

Profonde émotion et immense chagrin cet après-midi aux assises de Basse-Terre avec le témoignage de l'épouse de la victime, mère des 5 enfants dont 4 se trouvaient à l'intérieur de la maison lorsque le drame est survenu. Moment saisissant aussi lorsque le fils qui avait 16 ans à l'époque des faits est venu raconter la tragédie vécue en direct.

    Affaire David Vincent : les témoignages d'une famille brisée

L'émotion d'une famille ce mardi devant la cour d'assise et le chagrin d'une épouse. La souffrance d'une mère qui est venue dire cet après-midi que sa vie s'est arrêtée le 16 janvier 2019 en Guadeloupe. Une île qu'elle a, depuis, quitté avec ses enfants et qu'elle retrouve 2 ans et 5 mois après, pour raconter ce qu'elle a vécu cette nuit-là.

Un cauchemar duquel elle n'arrive pas à se défaire, n'arrivant plus à travailler, se faisant soigner pour essayer de se réparer. Elle s'exprime d'une voie tremblante, la gorge nouée, peinant à retenir ses larmes. Mais avec un courage et une dignité remarquables. Elle raconte comment le lendemain une psychologue a dû dire aux deux plus petites de 5 et 7 ans, qui dormaient dans la maison le soir du drame, que leur père n'était plus là et qu'elles ne le reverraient plus. Elles ne seraient plus accompagnés à l'école par ce père aimant et aimé. Ce Guadeloupéen d'adoption qui vivait déjà dans l'archipel quand son épouse l'a rencontré et qui parlait couramment le Créole.

La fille aînée a dû abandonner les études qu'elle menait dans l'Hexagone pour reprendre avec son copain la société de son père pendant 6 mois avant de la vendre et de rentrer avec toute la famille.

Après 15 années passées en Guadeloupe, où les 3 dernières filles sont nées, la famille vit depuis septembre 2019 en Île de France.

"La vie est très difficile. On aimait la Guadeloupe. On en avait fait notre pays. On avait des amis. On a dû tout quitter."

On sent chez cette mère, chez cette femme toute la détresse d'une vie qui s'est effondrée pour 400 euros un soir parce que 2 jeunes de 18 ans poussés par deux autres de 26 ans, avaient décidé de s'approprier ce qui ne leur appartenait pas. Ce qu'un travailleur avait gagné à la sueur de son front au terme d'une journée de 13 heures non-stop de travail.

Le fils, 16 ans à l'époque, 18 aujourd'hui, témoigne à son tour et raconte lui aussi comment  sa petite sœur de 12 ans et lui ont vécu cette tragédie face à 2 garçons déchaînés et déterminés.

Le récit est effrayant. Le silence est total dans une salle glacée, suspendue aux lèvres de ce témoignage bouleversant qui vous donne la chair de poule.

Tags