Affaire de la CASBT : l'ancien directeur général des services à la barre

Par 11/04/2022 - 14:23 • Mis à jour le 11/04/2022 - 14:24

Au 2ème jour du procès de l'affaire concernant la Communauté d'Agglomération du Sud Basse-Terre (CASBT) , l'interrogatoire de Fred Madinecouty, le directeur général des services de l'époque, est très attendue. L'ancien DGS aurait joué un rôle très actif et ce, durant plusieurs années. 

    Affaire de la CASBT : l'ancien directeur général des services à la barre

Mais dans cette sulfureuse affaire, le premier à avoir été entendu, dès l'ouverture de l'audience vendredi, est René-Claude Monrose, le seul élu encore présent dans ce dossier . 

A la grande surprise de son avocat, maître Gérald CORALIE : 

Le président a décidé de retenir d'abord les déclarations de René-Claude Monrose, alors que, comme vous le savez, dans ce dossier, tout part d'une lettre anonyme d'un cadre de la CASBT qui n'est d'ailleurs même pas anonyme, dont tout le monde connaît le nom, bien sûr et qui n'est pas entendu dans cette affaire. On ne part pas sur des déclarations de M. Moreau. Ça arrive lorsque tout le monde est arrêté et mis en garde à vue. Donc pourquoi lui en premier? Le résultat recherché est peut-être celui qui avait été annoncé très, très tôt , le jour où toutes les personnes étaient déférées devant le juge d'instruction. On annonçait une incarcération à 6 heures du matin et finalement Monsieur Moreau s'est retrouvé en contrôle judiciaire le soir. Depuis, une longue épreuve de 5 années de contrôle judiciaire. Aujourd'hui, la venue de cette affaire est quand même un soulagement pour lui parce qu'il peut enfin s'expliquer. Et il a été longuement interrogé vendredi, un peu plus de 2 heures d'audition avec de nombreuses questions. Et il a pu démontrer aucun enrichissement personnel.

Lucette MICHAUX-CHEVRY étant décédée et donc absente à ce procès, le dossier semble avoir beaucoup perdu de sa substance et de son intérêt. Ils sont plusieurs à le penser, parmi la quinzaine d'avocats présents, dont le bâtonnier Roland EZELIN : 

C'était un procès qui était à sa mesure et à sa dimension et au règne qu'elle a étendu sur l'ensemble de la Guadeloupe et particulièrement sur la région de Basse-Terre. Il est bien évident que son absence fait que le procès a beaucoup perdu de son intérêt. Reste juste son directeur général des services qui essaie de donner des explications pour justifier qu'en fait il était plus victime que complice ou qu'acteur. Et c'est d'autant plus facile qu'elle ne sera pas là. Il essaiera de mettre en évidence un système organisé en vue d'assurer l'élection, la réélection d'un ou de plusieurs élus dans beaucoup d'activités. Mais le dossier tel qu'il apparaît les a mis en cause. Pas mal d'entrepreneurs qui, bon an mal an, essayaient avant tout de maintenir des relations détendues à travers des sponsoring pour permettre à leur entreprise de fonctionner. Des infractions, qui sont des infractions contraventionnelles, ont pu être constituées. Mais avec l'absence de Lucette Michaux-Chevry, le procès est devenu un procès classique.