"Enormément de cas" d'inceste en Guadeloupe ?

Par 20/11/2020 - 17:40 • Mis à jour le 20/11/2020 - 18:02

Selon l'association "Face à l'inceste", un français sur dix aurait déjà été victime d’inceste. En cette journée internationale des droits de l'enfant, une avocate guadeloupéenne évoque cette problématique « beaucoup trop » répandue dans l’archipel selon elle.

    "Enormément de cas" d'inceste en Guadeloupe ?

Maître Noémie Stéphanie Victoire, avocate, traite de nombreux dossiers impliquant des mineurs, et parmi eux, « 4 ou 5 par an environ » concernent des faits d’inceste. « Je trouve qu’il y a énormément de cas en Guadeloupe », confie l’avocate, le plus souvent saisie par des personnes extérieures à la cellule familiale : « souvent à l’occasion de formations à l’extérieur, par exemple avec des professeurs », car la parole de l’enfant est difficile à libérer, et notamment dans ce genre d’affaire.

« Il est nécessaire d’informer les enfants et les familles » explique Maître Noémie Stéphanie Victoire, pour « qu’ils aient la possibilité d’exprimer leur souffrance. »

« Il y a souvent un rapport de domination entre le parent auteur et le ou la mineur victime et il faut que l’enfant soit vraiment mis en confiance pour pouvoir exprimer ce qu’il vit » car « il ne sait pas à qui parler », précise-t-elle.

« Il y a des enfants qui ont besoin de se soutenir soutenus », souligne aussi l’avocate. Or, « certains parents, même s’ils le savent, même s’ils le voient, ont beaucoup de difficultés à gérer cette situation » ; ils peuvent être « effrayés au niveau des conséquences ».

Le milieu scolaire reste ainsi le premier lieu de recueil de la parole de l’enfant, qui se confie alors « à des camarades de classes, à ses professeurs, à l’infirmière scolaire ou l’assistante sociale », lesquels « porteront la parole de l’enfant » jusqu’aux services compétents.

Maître Noémie Stéphanie Victoire était l’invitée du Caraïbe 13 heures présenté par Cécile Rémusat :

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