Esclavage moderne sur un déficient mental au Moule : prison ferme pour le principal prévenu, sursis pour sa compagne

Par 06/05/2017 - 06:26 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:50

4 ans de prison dont 3 ferme pour enlèvement, séquestration, détention, extorsion et violences, entre autres, sur un déficient psychologique. C’est le jugement du tribunal correctionnel de Basse-Terre vendredi soir, à l’encontre de l’homme qui comparaissait pour avoir réduit en servitude un déficient mental. La compagne du prévenu se prend un avertissement.

    Esclavage moderne sur un déficient mental au Moule : prison ferme pour le principal prévenu, sursis pour sa compagne

Ludovic Olivier comparaissait devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre, vendredi 5 mai, pour répondre des mauvais traitements et de l’abus de faiblesse dont il s’est rendu coupable avec sa complice sur la personne d’un homme déficient mental, à peine plus âgé.

Entre le 1er septembre 2015 et le 24 avril 2017, le prévenu a extorqué la somme de 16.000€ à sa victime, un jeune habissois de 35 ans soit quatre de plus que lui, et présentant un retard psychologique. Somme qu'il devra lui rembourser et à laquelle s'ajouteront 5.000€ de préjudice moral. Le prévenu se voit infliger plusieurs autres obligations comme celles de se faire soigner, de trouver du travail, de ne pas rencontrer la victime et de ne pas posséder d'arme pendant une période de 10 ans.

Traitement inhumain d’une personne vulnérable

Ludovic Olivier,  originaire du Sud Basse-Terre, a été condamné pour arrestation, enlèvement, séquestration, détention arbitraire d'otage, mais également pour réduction en servitude et violence avec arme sur une personne vulnérable. Interrogé à la barre, l’homme a reconnu tout ce qui lui était reproché, y compris les coups de poings et coups de bâton assénés à la victime et les contraintes de service qu'il infligeait à celle ci. Un véritable calvaire traduit, je cite, par le Ministère Public comme "une forme d'esclavage".

Le ministère public suivi dans ses réquisitions

A sa sortie de prison, le détenu qui a écopé de 4 années d'emprisonnement dont 3 ans ferme, aura 3 années supplémentaires pour se tenir à carreau et observer les consignes qui lui ont été données. S'il ne les respecte pas, il retournera en prison pour 2 années supplémentaires. Quant à sa compagne, le tribunal lui a prononcé à son encontre, comme requis par le Ministère Public, une peine d'avertissement correspondant à 6 mois d'emprisonnement avec sursis simple.