Expédition punitive : ils se trompent de cible

Par 01/07/2020 - 09:50 • Mis à jour le 01/07/2020 - 09:51

Le tribunal correctionnel de Basse-Terre a fait preuve de clémence hier soir en ne maintenant en prison qu'un seul des quatre prévenus pour des violences en réunion et avec armes commises le 27 mai dernier à proximité d'une épicerie du bourg de Vieux-Habitants.

    Expédition punitive : ils se trompent de cible
Les 4 garçons avaient voulu venger un de leur camarade, victime du caillassage de sa voiture, en revenant armés sur les lieux mais se sont acharnés sur une victime qui n'était en rien concernée par les faits. Ils ont tous été reconnus coupables des faits qui leur étaient reprochés et condamnés pour 3 d'entre eux à des peines d'emprisonnement mixtes partagées entre une partie avec sursis probatoire et une partie ferme qui sera aménagée. Le 4ème, à qui il a été ajouté dans sa condamnation le vol d'une sacoche, a été maintenu en détention en raison de son casier judiciaire. Le 27 mai dernier, ils s'étaient crûs autorisés de passer à tabac un jeune, comme eux, âgé d'une vingtaine d'années et résidant à Vieux-Habitants. Au prétexte qu'il aurait fait parti d'un groupe d'individus qui auraient caillassé le véhicule de l'un des agresseurs. En guise de représailles, la victime initiale serait revenu avec des amis sur les lieux, situés, en plein bourg, à proximité d'une épicerie, pour en découdre avec les acteurs du caillassage. 
 
Sauf qu'ils se sont trompés de cible et ont bousculé, frappé et agressé en réunion et munis d'armes, un jeune innocent qui n'était en rien concerné par le différent précédent. Mardi soir, pour leur malencontreuse erreur ils ont tous les 4 été reconnus coupables de violences en réunion et avec arme et ont écopé de peines fermes pour l'un d'entre eux avec maintien en détention. Et pour les trois autres de peines mixtes avec un sursis probatoire partiel et un complément aménageable. Le procès des 4 rebelles a duré 9 heures. Le temps pour la partie civile, le Ministère Public, la défense et le tribunal de poser toutes les questions sans nécessairement obtenir toutes les réponses comme celle de savoir pourquoi certains des protagonistes du lynchage qui ont occasionné des blessures à l'épaule droite, au bras droit et à la tête de la victime étaient absents au débat, n'ayant même pas été cités. 
 
Dans la nuit de mardi à mercredi, le Parquet comme le tribunal ont estimé que la détention provisoire des 3 garçons libérés pouvait suffire pour leur faire prendre conscience, à la fois de la gravité et de la stupidité de leurs actes. Et pour le 4e qui disposait d'un casier judiciaire avec 5 mentions dont 3 de violences était suffisamment éloquent pour le maintenir derrière les barreaux.