Guadeloupe : condamnations à Paris dans une affaire liée à Lucette Michaux-Chevry

Par 14/06/2023 - 07:11 • Mis à jour le 14/06/2023 - 10:48

Deux anciens entrepreneurs et deux anciens agents publics de la mairie de Basse-Terre, en Guadeloupe, ont été condamnés hier (mardi 13 juin) à Paris à des peines de prison avec sursis, dans une instruction liée à l'emblématique politicienne Lucette Michaux-Chevry décédée en 2021.

    Guadeloupe : condamnations à Paris dans une affaire liée à Lucette Michaux-Chevry
Deux anciens agents publics de la mairie de Basse-Terre ont été condamnés. Photo d'illustration Pierre Emmanuel

Deux anciens entrepreneurs et deux anciens agents publics de la mairie de Basse-Terre ont comparu hier lors d’une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), plaider-coupable à la française.

Leurs peines, proposées par le Parquet national financier (PNF) lors d'une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), plaider-coupable à la française, ont été homologuées par un juge du siège.

Lucette Michaux-Chevry, surnommée la Dame de fer des Caraïbes, avait été mise en examen dans ce dossier pour détournement de fonds publics, trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux.

Les investigations, lancées en 2015 puis en 2016 via deux informations judiciaires, ont débuté à Basse-Terre. Le pôle financier du tribunal de Paris a ensuite poursuivi les investigations à partir de 2017.

D'après l'accusation, Mme Michaux-Chevry, qui fut maire, ministre dans le gouvernement Jacques Chirac ou encore parlementaire, était notamment soupçonnée d'avoir surfacturé des entrepreneurs, via des prestations fictives, pour percevoir la différence en cash. 

Ou d'avoir sollicité des avantages auprès de ces mêmes entrepreneurs de Guadeloupe, qui se voyaient octroyer, en contrepartie, des marchés publics grâce à son influence.

Audition en visio

Après son décès en 2021, à l'âge de 92 ans, un juge d'instruction a ordonné l'extinction de l'action publique à son égard et la tenue d'une audience de CRPC pour quatre prévenus, dont trois ont comparu mardi en visio.

Deux anciens entrepreneurs ont été condamnés pour faux, usage de faux, trafic d'influence, abus de biens sociaux et complicité de détournement de fonds publics.

Ils étaient accusés, entre autres, d'avoir contribué à la rénovation de l'appartement parisien de Lucette Michaux-Chevry à hauteur de 19.000 euros, afin d'obtenir en échange des marchés publics.

Ils ont notamment écopé de peines allant de deux et trois ans d'emprisonnement avec sursis et se sont vus infligés des amendes.

Deux anciens agents publics de la mairie de Basse-Terre, le directeur général des services et le directeur général adjoint au moment des faits, ont été condamnés pour trafic passif d'influence et recel d'abus de biens sociaux. Il leur est notamment reproché d'avoir perçu des cadeaux ou des avantages.

Outre des peines d'emprisonnement avec sursis, ainsi que des amendes, ils se sont vus interdire l'exercice de la fonction publique pendant plusieurs années, l'un d'eux travaillant encore dans une collectivité territoriale.

La longue carrière de Lucette Michaux-Chevry avait été émaillée de démêlés judiciaires. En 2019, elle avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour des délits environnementaux et de favoritisme en matière de transports publics. 

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