Il avait foncé sur des grévistes, il avait plaidé coupable, le juge pas convaincu

Par 30/10/2017 - 16:47 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:18

C’est une audience presque exemplaire, dans le cadre du plaider coupable, qui s’est tenue devant le Tribunal de Grande-Instance de Pointe-à-Pitre. Face à un prévenu qui avait foncé sur des manifestants de la CGTG lors d’une grève en juillet 2016 et dont la peine avait été négociée, le juge a finalement décidé, de ne pas homologuer cette peine.

    Il avait foncé sur des grévistes, il avait plaidé coupable, le juge pas convaincu

Le 22 juillet 2016, ce conducteur est soupçonné d'avoir délibérément foncé sur un barrage à la Pointe à Jarry, tenu par les manifestants de la CGTG. Après avoir reconnu partiellement les faits, sauf d’avoir utiliser une arme par destination en l’espèce sa voiture, il s’était vu proposé une peine de 12 mois d’emprisonnement avec sursis. Tous les débats ont consisté aujourd’hui à savoir si le juge allait finalement prononcer cette peine, sachant que les avocats du syndicat s’étaient précisément  constitués partie civile pour remettre en cause cette procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, au lieu de le traduire devant le tribunal correctionnel. Des avocats qui n’ont eu de cesse de s’interroger sur cette manière de servir la loi, face à un acte délibérer de faire rugir son moteur pour foncer sur les manifestants. Ils se sont également interrogés sur cette preuve rapportée, une vidéo-amateur qui, un temps, aurait disparu du dossier avant d’y réapparaître dépourvu de son et tournant au ralenti. Enfin, il estimait que la procédure de CRPC ne pouvait pas s’appliquer à un acte qu’ils ont jugé intentionnel, le qualifiant même de tentative de meurtre avec préméditation.

Pas de justice à deux vitesses

L’avocate du prévenu étant celle qui aura le moins développé sa plaidoirie, indiquant que la partie civile et singulièrement le blessé qu’elle représentait avait été régulièrement citée pour participer à cette procédure de jugé coupable, mais qu’elle n’y avait pas assisté. Par ailleurs, elle expliquait que son client avait reconnu les faits, même s’il avait répondu « non » lorsqu’on lui avait demandé s'il reconnaissait avoir utilisé sa voiture comme une arme par destination. Après en avoir délibéré, le juge a donc suivi les arguments des avocats de la partie civile, ajoutant qu’il ne fallait en aucun cas donner l’image d’une justice…à deux vitesses.