Le gendarme ripou de Baie-Mahault condamné

Par 15/06/2018 - 17:56 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:29

L’affaire avait fait grand bruit. Celle de ce gendarme de Baie-Mahault poursuivi pour avoir ces derniers mois et depuis 2016, tenté de soutirer de l’argent à des commerçants ou particuliers. L’homme de 54 ans était finalement jugé ce vendredi après-midi devant le tribunal correctionnel pointois. Il a écopé de 6 mois de prison ferme. Absent à son procès, il a également été rayé de la gendarmerie.

    Le gendarme ripou de Baie-Mahault condamné

"C’est toute la gendarmerie maintenant qui est touchée par une suspicion" a déclaré le ministère public, à cause de ce militaire malhonnête, natif de Capesterre-Belle-Eau mais exerçant à la brigade de Baie-Mahault. Il devait répondre de concussion, perception indue et faux en écriture, le tout par dépositaire de l’autorité publique. Mais le prévenu n’a pas daigné se présenter, "il n’assume pas ses responsabilités, il bafoue le code d’honneur de la profession" a indiqué Maître Sarda, avocat d’une des victimes. Il faut savoir que l’homme était poursuivi non pas pour une mais plusieurs infractions, la commerçante du bourg, n’était donc pas la seule.

Plusieurs autres victimes 

Au moins 6 personnes souvent vulnérables, pour des arrangements de procédure, amendes ou autorisations falsifiées. La Gendarmerie de Guadeloupe, par la voix de son général et représentée par le commandant de compagnie, s’est elle aussi portée partie civile car "il s’agit là d’une atteinte grave à l’image du corps d’armée". Elle a demandé une peine sévère et exemplaire. Philippe Boye 54 ans, demandait en cachette entre 80 et 300€, en faisant croire qu’il avait le pouvoir d’accélérer les choses. Jusqu’à 50.000€ pour une autorisation d’exercer pour une restauratrice. Elle l’avait enfermé dans son local avant d’appeler les vraies forces de l’ordre, c’est ainsi que la combine a été mise à jour.

Ecoutez Maître Michaël Sarda, avocat de la commerçante qui a dévoilé l’affaire :

Un prévenu endetté 

Lors des perquisitions menées par la Section de Recherches, une arme à feu illégale sans doute issue d'une saisie, des procès verbaux en tout genre ont été retrouvés. Pourtant le mis en cause avait un salaire de 2800€, mais avec 2600€ de crédits et 1300€ de pensions alimentaires à payer. Endetté, Philippe Boye avait donc choisi la mauvaise voie pour subvenir à ses dépenses. Le procureur a signalé un fait isolé et exceptionnel, avant de requérir 18 mois de prison dont 6 fermes, inéligibilité et interdiction d’exercer. Demande suivie par les magistrats du siège.