Louis Molinié et 6 autres prévenus devant les juges

Par 12/01/2018 - 06:23 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:06

Depuis hier matin jeudi, se tient devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre, le procès de 7 prévenus dans une affaire de détournement de fonds présumé, recel ou complicité. Principal mis en cause, le maire de Terre de Haut, Louis Molinié au centre des débats. Entre 2008 et 2016, plusieurs infractions sont reprochées aux prévenus dont des entrepreneurs locaux ou des agents territoriaux. On parle déjà de plusieurs millions d'euros de préjudice rien que pour les Saintes. Après des requêtes sur la forme du procès, on est entré hier après-midi dans le vif du sujet. Les débats sont normalement prévus sur deux jours.

    Louis Molinié et 6 autres prévenus devant les juges

Premier jour d’audience marqué par une matinée d’échanges sur la forme plutôt que sur le fond. Des questions prioritaires de constitutionalité ont été soulevées par les avocats du maire, finalement rejetées. Ont suivies des demandes de nullités, elles ont été jointes au débat. Ce n’est qu’en milieu d’après midi que l’affaire en elle-même a commencé à être évoquée. Tout d’abord, en ce qui concerne des infractions impliquant le club de football AJSS. Des suspicions d’emplois fictifs ciblant un photographe de match, Marc Arbau, un attaquant phare de l’équipe, poursuivi pour recel et un autre employé communal mis à disposition de l’association.

Des co-prévenus chargent le Maire

Certains des prévenus n’ont pas hésité à tout mettre sur le dos de Louis Molinié. Exemple avec celui qui faisait office de comptable payeur pour Terre de Haut, Patrick Bélénus je cite « J’étais au courant mais je n’avais pas le pouvoir de m’opposer aux décisions du maire ». « S’il y avait réellement des irrégularités, il n’avait qu’à me dénoncer » a rétorqué l’intéressé. "Je ne peux pas m’occuper de tout à la fois". Même système de défense pour des marchés publics sans appel d’offre, confiés à une entrepreneuse de spectacles lors des fêtes du 15 aout depuis une dizaine d'années. « C’est une société prestataire de France avec un agent local qui s’en occupait, moi je signais simplement » a indiqué l’édile en chef. 427.000€ tout de même sur plusieurs années. Comment se fait-il que ce soit la trésorerie de Basse-Terre qui ait accepté de payer cette dame ? C’est une des autres questions soulevées par un avocat, sans réponse...

D'autres infractions présumées

Louis Molinié n’a cessé de citer des personnes chargées de mission, lui dit-il, ne savait rien. Le procès devrait reprendre ce vendredi matin, reste les préventions concernant des travaux de réhabilitation insalubre chez des dizaines de particuliers non éligibles, là aussi sans offre publique régulière à priori, ou encore ces dépenses liées à des fêtes avec champagne, une grosse voiture et des voyages. La journée de vendredi risque d’être longue car suivront les parties civiles, les réquisitions du procureur Finielz en personne puis les plaidoiries des 8 avocats des 7 prévenus convoqués à la barre. Rappelons qu'ils bénéficient en l'état de la présomption d'innocence.